2007 Retour en France - Lente remontée
Mer forte
Comme il nous l'a été spécifié nous sommes au port en vue des formalités d'embarquement à 15 heures. Celles-ci avec le temps d'attente dure environ une demi-heure. Après avoir pris possession de notre cabine (individuelle à un grand lit) nous allons au bar. Nous commandons deux bières. Le barman nous dit que les dirhams ne sont pas acceptés. Nous lui faisons part de notre incompréhension en arguant du fait que nous sommes sur un bateau marocain. Finalement, avec discrétion, il nous fait le change de nos 700,00 dirhams.
Le départ programmé à 18 heures est reporté à plus tard à cause d'une mer forte. Nous prenons notre mal en patience en restant au bar et en dînant. Vers 21 heures 30 nous retournons à notre cabine. Enfin à 22 heures 20 le ferry quitte le quai.
Dès la sortie du port nous sentons le tangage. De la fenêtre de notre cabine dirigée vers l'avant du bateau nous voyons la proue se soulever puis descendre en fonction des vagues et des creux. Bernadette se couche et se laisse bercer. Je profite encore quelques instants du spectacle avant de me glisser à mon tour dans les draps.
Nuit agitée
Le tangage se fait maintenant plus fort. Vers minuit Bernadette se précipite dans le cabinet de toilettes et y reste près d'une demi-heure à vomir. Elle fait ainsi plusieurs aller et retour au cours de la nuit. Moi-même, je suis un peu gêné et l'estomac me vient une fois sur les lèvres.
Toute la nuit et jusqu'à plus de midi le bateau frappe avec rudesse les vagues. Nous négligeons le petit déjeuner et le déjeuner restant allongés dans notre lit.
Le calme après le tempête
Le vent baisse. La mer se calme. Les vagues ne font maintenant que de petits clapots. Le ferry maintenant file à une bonne vitesse. Nous descendons dans les salons où de nombreux passagers sont déjà installés. Les visages sont encore pâles et les traits tirés. Pour nous remettre avant le dîner nous prenons un apéritif. Le repas n'est pas fameux. Nous nous forçons plus à manger que nous avons d'appétit. Nos voisins de table ne touchent pas beaucoup plus à leurs assiettes. Avant de rejoindre notre cabine nous discutons un peu.
La nuit et la journée qui suivent se déroulent sans problème. Nous touchons les quais de Sète à 17 heures au lieu de 8 heures. Les formalités policières et douanières sont réduites au minimum.
Nous avons le plaisir de voir nos deux amies niçoises Mireille et Nicole lesquelles ont tenu à venir nous accueillir.
Sète
Avec nos deux amies qui restent une journée en notre compagnie nous visitons Sète et quelques curiosités des alentours. Nous dégustons les fameuses huîtres de Bouzigues mais aussi les moules farcies à la sétoise et les tielles (recette italienne venue avec les gamelles des émigrées napolitaines) dans quelques restaurants parmi les nombreux que compte la ville.
Il est bon de dire aussi que Sète n'est pas une jolie petite ville endormie, c'est sous des habits de princesse, un port de commerce actif (le second français de la Méditerranée).
Sous le charme de la ville nous y restons encore deux journées à nous reposer et à flâner le long des canaux. Nous calmons un peu notre fringale de bonnes choses dans quelques restaurants qui longent les quais.
Lente remontée
Nous quittons Sète sous le soleil à près de midi. Bien que la route soit presque plate nous ne dépassons pas 30 kilomètres nous arrêtant dans un camping à Palavas les Flots. Après une journée de repos nous reprenons notre chemin passant à La Grande Motte puis nous campons à Lunel avec une nouvelle journée d'arrêt.
Nimes longée nous remontons vers la vallée du Rhône par la nationale 86. Quelques montées nous donnent un peu de peine. Une auberge nous demande 38,00 € pour une chambre qui n'en vaut pas 15. Nous faisons toujours en grimpant quelques kilomètres de plus et trouvons un hôtel 2 étoiles lequel est de bon confort. La patronne au départ semble un peu revêche mais avec les heures nous la trouvons finalement sympathique.
Gens simples, sympathiques et accueillants
En cette journée du 28 avril nous reprenons la route avec quelque peine, la fatigue d'hier n'étant pas totalement estompée. Au cours du repas de midi que nous prenons au restaurant nous discutons avec l'adjoint au maire du village. Ce dernier nous indique un camping à une dizaine de kilomètres plus loin. Arrivés dans la localité nous ne trouvons pas. Nous continuons en cherchant un coin où nous pourrions poser notre tente en camping sauvage mais le plus souvent les terrains sont cultivés et enclos ou alors ce ne sont que cailloux. Alors que nous désespérons Bernadette avise une maison près de laquelle nous pourrions camper. Je vais à la maison et demande aux propriétaires l'autorisation de nous installer. La réponse est positive mais au bout de quelques minutes il nous est proposé de bénéficier gratuitement du gîte d'étape disponible à l'étage de la demeure. Après avoir accepté et posé quelques affaires nous allons boire un verre avec nos hôtes. Nous avons le plaisir lors de la conversation de parler de voyages avec eux d'autant que l'homme a fait pendant plusieurs années des tournées en Afrique du nord et noire. Ce n'est que bien plus tard que nous gagnons le gîte. Après un frugal repas nous nous glissons dans les draps.
En début de matinée nous quittons Gilles et Nicole DESMEURS. (voir dans les liens pour coordonnées de location de gîte).
Quinze kilomètres nous séparent de Le Teil où nous avons l'intention de faire une visite à Luce et Lucien Gayraud. Nous y arrivons une heure et demie plus tard. Nous restons trois jours qui hélas sont très arrosés.
Le 2 mai nous reprenons la route jusqu'à Valence en passant à travers les gouttes. Le 3 nous sommes nos jeunes amis Sylvie et François Dupont de Bourg de Péage qui nous font le meilleur accueil. Le temps triste et pluvieux est largement atténué par leur gentillesse. Nous les quittons trois jours plus tard avec l'envie de les revoir, soit chez eux ou dans un autre coin du monde, puisqu'ils projettent de faire un tour de la planète en camping car à partir de 2009 avec leur deux filles.
Quelques soixante kilomètres plus loin nous faisons à nouveau halte chez Annie et Bernard Dupuis, amis de plus de trente ans qui nous reçoivent à leur tour avec chaleur et convivialité. Nous repartons de chez eux heureux mais les muscles lourds à cause des libations et la bonne table avec laquelle ils savent accueillir.
Le 10 mai nous repartons passant
Givors puis prenons la direction ouest par les communes de Saint Didier sous Riverie. Nous peinons beaucoup dans l'ascension des cols. A cette endroit, fourbus, nous cherchons désespérément un endroit pour dormir mais il n'y a ni hôtel, ni camping. Grâce à la gentillesse d'une habitante du lieu, Clotilde LLUCH (qui a déjà voyagé et qui sait ce qu'hospitalité veut dire mais hélas dispose d'un tout petit logement), nous trouvons refuge sur un terrain communal (aire de jeux) herbeux où nous pouvons planter notre tente. La nuit est calme malgré un orage qui gronde au loin. Quelques gouttes de pluie nous font craindre pendant un moment le déluge mais heureusement il n'en est rien.
Avant de rejoindre Monthoron les Bains où nous avons décidé de faire halte pour l'étape suivante il nous faut encore grimper pendant plus de trois kilomètres. A Sainte Catherine nous sommes heureux de voir la route descendre lentement tout d'abord puis plus rapidement ensuite vers la vallée de la Loire. Monthoron les Bains atteint nous trouvons un accueillant motel.
Au Coteau avant Roanne nous voulons faire halte au Park Hôtel se trouvant sur notre route. La patronne veut encaisser les nuits et les petits déjeuner à l'avance. Après discussions nous repartons. Son hôtel qui semble vide ne sera pas rempli avec ce geste peu commercial. Un peu plus loin nous trouvons un hôtel Ibis où nous avons le meilleur accueil. Nous décidons de nous y reposer le week-end.
Lundi 14 mai. La météo annonce des la pluie et du vent. Nous préférons ne pas repartir aujourd'hui. Bien nous en prend, alors que nous sommes au petit déjeuner la pluie se met à tomber. Le ciel chargé ne promet pas d'éclaircie.
Nous progressons en direction de Lapalisse. Cette cité est la capitale des vérités. Nous hésitons à nous y arrêter. S'y trouvent deux hôtels dont l'un est fermé ce jour. L'autre est cher. Nous repartons en espérant trouver quelque chose en route. Quelques dix kilomètres plus loin nous décidons de faire un camping sauvage près d'une maison délabrée appartenant d'après le voisinage à l'État qui l'a récupérée. Nous nous couchons à la tombée de la nuit. Fatigués nous ne tardons pas à nous endormir.
Mardi 15 - 6 heures 30 - de minuscules gouttes viennent mouiller la tente. Nous pensons qu'elles vont arrêter rapidement. Hélas, à 9 heures la pluie tombe encore mais cette fois à grosses gouttes serrées. Armé d'un parapluie je vais jusqu'au petit village distant de deux kilomètres. S'y trouve un petit hôtel restaurant mais hélas je suis informé que pour le pont de l'Ascension l'établissement est fermé. Je retiens quelques viennoiseries pour que nous puissions prendre un petit déjeuner après avoir plié notre tente totalement mouillée.
Sur les conseils des propriétaires de l'hôtel restaurant nous quittons la nationale 7 pour des petites routes. Si nous y sommes en sécurité et tranquilles (pas de circulation, surtout les camions). Nous ne recevons pas non plus l'eau soulevée par les roues des véhicules, laquelle nous aurait rapidement trempés. Nous trouvons beaucoup de charme aux petites routes mais nous peinons fort. En effet, à peine avons-nous descendu une colline qu'il nous faut grimper à nouveau. Un incident technique dû à un pneu défectueux nous oblige à changer de chambre à air et pneu à l'avant du tandem. Nous sommes aidés par un homme sympathique lequel nous donne une chambre à air (que je vais conserver en cas de besoin). Après de nombreuses difficultés, dues au terrain et à la pluie qui tombe pratiquement sans arrêt, qui nous fatiguent beaucoup c'est sur les rotules que nous arrivons à Saint Pourçain sur Sioule. Sans trop réfléchir nous nous nous arrêtons au premier hôtel. C'est vieux, la chambre est à 40 € (nous pensons que le rapport qualité/prix est au-dessus de la réalité). Les propriétaires sont jeunes et ont beaucoup de courage d'avoir pris l'établissement. Auront-ils assez de moyens pour faire effectuer les travaux indispensables pour remettre l'hôtel aux normes... Nous sommes obligés de rester une journée au repos pour deux raisons : la première nous voulons prendre du repos et sécher la toile de tente; la seconde c'est la pluie qui tombe toute la journée.
18 mai - Nous sommes levés de bonne heure. Nous comptons rejoindre aujourd'hui Montluçon. La nationale qui nous y mène est interdite aux poids lourds de plus de 19 tonnes ce qui nous donne un peu d'air. Nous faisons encore face aux nombreuses bosses. Parfois nous descendons à plus de 55 kilomètres/heure mais les montées le sont le plus souvent à 4 ou 5 kilomètres/heure. Avant Montmarault, déjà fatigués nous pensons nous arrêter dans cette ville tellement cela nous semble dur. A Montmarault nous sommes surpris de voir que les commerces et hôtels sont fermés. La faim au ventre nous trouvons quand même des sandwiches dans une charcuterie miraculeusement ouverte. Nous les dévorons à la sortie de la ville, debout près de notre tandem. Bernadette sent à nouveau ses genoux enflés lui faire mal quant à moi je doute de mes forces pour continuer. Nous reprenons pourtant la route. Celle-ci toujours faite de collines et de vallons nous oblige encore à de nombreux efforts. C'est sans jeu de mots complètement vidés et les membres douloureux que nous arrivons à Montluçon. La descente de près de trois kilomètres avant d'y arriver est un bonheur. Nous savons qu'un petit mouvement du guidon ou un trou sur la chaussée nous serait sans doute fatal mais nous prenons le risque de nous laisser aller à 59 kilomètres/heure. Nous trouvons un hôtel Formule 1. Les toilettes sont sur le palier mais les prix des hôtels précédents nous rappellent à un peu de modestie. Avantage nous avons tout près un centre commercial Carrefour. Nous prenons pour deux nuits.
La route vers Argenton sur Creuse débute par une montée puis ce sont ensuite des vallonnements. Le camping est ouvert. La ville semble agréable nous allons y rester deux jours.
Sur les conseils du gérant du camping nous prenons une petite route qui longe pendant un long moment la Creuse. Ce n'est pas plus facile que par la nationale mais l'avantage c'est que nous y sommes tranquilles (pas de camions et peu de voitures). A Le Blanc il nous semble trop tôt pour nous arrêter. Après avoir déjeuné de sandwiches nous reprenons la route en direction de Saint Savin encore à 18 kilomètres. Là nous y trouvons un camping tranquille, bien plat à l'herbe rase. Nous sommes vendredi après-midi. Nous pensons repartir dimanche matin.
La pluie qui tombe presque sans cesse et les rafales de vent nous retiennent à Saint Savin les dimanches et lundi de Pentecôte.
De Saint Savin nous allons jusqu'à Bressuire. Nous y restons deux jours avec l'espoir de visiter la ville. Celle-ci ne nous plaît pas. Hormis le centre ville qui est un peu animé tout le reste de la ville semble mort.
L'étape suivante est prévue jusqu'à Mortagne sur Sèvre mais là, il n'y a pas de camping et le seul hôtel est complet. Nous continuons notre route jusqu'à Clisson*où nous plantons la toile pour la nuit.
Clisson est jolie mais nous la connaissons puisque nous habitons à moins de 15 kilomètres de là.
2 juin 2007. Dernier jour de route. Nous voici aux abords de la Haye Fouassière. Lorsque nous traversons le bourg vers midi, personne ne s'intéresse à nous même si certains entrant ou sortant des commerces nous regardent. Après une hésitation nous décidons de rejoindre le camping du Loiry à Vertou où nous parquons notre matériel sur un emplacement.
Dans l'après-midi nous allons acheter (en compagnie d'une amie) une nouvelle tente chez Décathlon. Notre nouvelle demeure nous semble immense. Elle est dotée d'un séjour et de deux chambres. Nous pouvons nous tenir debout sans toucher le toit.
C'EST ICI QUE SE TERMINE LE VOYAGE A TANDEM.