Promenade sur le canal Beagle -Walk on the Beagle Channel
Où la houle trop forte nous oblige à accoster et à rentrer en bus.
Ce samedi 6 décembre la matinée est ensoleillée et chaude. Il serait dommage de ne pas en profiter pour aller faire un tour en bateau sur le canal Beagle. Vers 11 heures nous descendons à pieds vers le centre ville où nous achetons des gâteaux pour notre déjeuner. Nous dînerons mieux au restaurant ce soir, l'air marin, à n'en pas douter nous ouvrant l'appétit.
Les différents compagnies de bateaux de tourisme sont regroupées près du port. Il y a de petites coques mais aussi de confortables catamarans offrant plus de deux cents places assises. Les sorties durent entre deux et quatre heures en fonction du programme choisi. Nous optons pour un catamaran préférant le confort au mal de mer.
Le départ est fixé à 15 heures 30 et le retour prévu pour 19 heures. Nous prenons place sur le bateau vers 14 heures 45.
Après une demi-heure de navigation nous approchons un îlot où se concentrent des éléphants de mer et des cormorans. Bien que nous n'accostons pas les animaux, surtout les mâles semblent agacés. Pour prendre des photos chacun se presse au plus près. Ceux qui sortent du salon les derniers ont quelque mal à faire leurs clichés. Le bateau reste cependant assez longtemps pour que tout le monde soit satisfait.
L'îlot aux éléphants de mer et aux cormorans dépassé nous continuons notre promenade au centre du canal Beagle. Bientôt nous sommes en vue de Puerto William en terre chilienne. Nous ne pouvons approcher trop près sans que le bateau n'entre dans les eaux territoriales du Chili. Ce serait enfreindre les règles ce pays.
Puerto William est vraiment la ville la plus australe du Monde puisqu'elle se trouve au sud d'Ushuaïa C'est plus en fait une garnison qu'un port. Le tourisme n'a pas atteint cet endroit qui n'offre rien de spectaculaire, coincé qu'il se trouve entre les eaux du canal et la montagne.
Nous voguons maintenant vers la pinguineria comme l'appellent les argentins. C'est une île à près de 40 kilomètres d'Ushuaïa.
Le bateau qui est conçu pour approcher au plus près des plages, voire y accoster, nous met en contact direct avec les pingouins même si nous ne descendons pas à terre.
Les animaux ne sont pas effarouchés par notre arrivée. Nous pensons que les nombreuses approches les ont habitués à de la visite. Ils vaquent à leurs occupations favorites, jouant dans l'eau où ils progressent à une vitesse surprenante. Leur arrivée sur le rivage se fait un peu plus lourdement. Ensuite, ils s'en vont de ci, de là, se balançant de manière amusante. Certains semblent préférer se reposer sur le sable où ils donnent l'impression de faire causette. Le temps qui nous est accordé, là aussi, pour prendre nos photos est largement suffisant. Nous jouissons du plaisir de voir les animaux déambuler et nager. Nous observons aussi que ces oiseaux bien qu'ils semblent tous se ressembler ont chacun des particularités.
Laissant nos amis les pingouins à leurs jeux nous reprenons notre navigation en direction d'Ushuaïa.
Le vent s'est levé. Auparavant nous n'en avions pas trop conscience car nous l'avions en poupe. Des creux de plus de deux mètres s'ouvrent devant le catamaran. Ses coques effilées ne devraient pas avoir trop de problème pour franchir les lames.
Alors que nous naviguons depuis 15 minutes les moteurs semblent mollir. Nous sentons rapidement les lames cogner sur les coques. Parfois le bateau plonge ses étraves, des paquets d'eau s'abattent sur la proue et longent la coque. Bien que cela secoue nous sommes bien à l'abri. Certains on le voit on peur, d'autres sont déjà rendus aux toilettes l'estomac au bord des lèvres. Nous en voyons qui rient pour ne pas faire voir qu'ils ont peur. Une femme, à l'avant, cache sa tête dans les bras de son mari et crie à chaque coup que le bateau secoue.
Les moteurs du bateau perdant de plus en plus de leur puissance. Le timonier fait plusieurs ronds sur l'eau pendant que le mécanicien essaie d'arranger les choses. Bientôt il faut se rendre à l'évidence nous ne ferons pas le retour vers Ushuaïa par le Canal de Beagle mais par terre.
Nous accostons près d'un minuscule hameau. Nous ne descendons pas à terre comme le font certains. Un vent glacial s'est levé et nous transperce de ses rafales. Il nous faut attendre près de deux heures avant de voir arriver des bus.
Ce n'est qu'à 22 heures 30 que nous arrivons au port d'Ushuaïa. Pendant le trajet nous avons pu voir, en continu, les arbres morts qui jalonnent par milliers les sous-bois. Les indiens qui allumaient de grands feux vus depuis des milles en mer ne le savaient pas mais, outre le fait qu'ils se chauffaient, ils faisaient acte d'écologie.
Nous n'avons pas mangé (sauf quelques biscuits offerts sur le bateau) mais nous ne voulons plus aller au restaurant. Un taxi nous ramène au camping où nous nous couchons bien au chaud (notre chauffage soufflant donnant toute son ardeur).
Ce n 'était pas mal mais...
Mercredi 10 décembre, nous allons fêter nos 42 ans de mariage.
Pour l'occasion nous voulons faire un bon repas dans un restaurant renommé d'Ushuaïa. Suivant les guides nous optons pour la table de chez Manu, sur la route du glacier Martial. Ayant réservé nous y arrivons vers 19 heures 45.
L'accueil est sympathique. La carte est bien faite et nous nous mettons en appétit avec un kir au champagne (de la marque Chandon).
Le repas se déroule dans une bonne ambiance. Nous avons près de nous un couple de français en vacances pour une courte durée et qui est venu là pour leur dernière soirée à Ushuaïa. Nous discutons de tout d'une manière agréable.
Si les entrées sont excellentes nous trouvons fades nos plats principaux. La qualité le dispute un peu à la quantité. Les desserts sont bons sans être extras. Le vin est quant à lui parfait.
S'il n'y avait eu Aline et Jean-Pierre, nos voisins de table, nous serions sans doute sortis du restaurant un peu amers, d'autant que l'addition correspondait à la carte mais pas entièrement aux mets servis.
Ce fût quand même un moment précieux pour nous puisqu'il couronnait 42 années de bonheur.
17 décembre 2008 - Il y a déjà près de trois semaines que nous sommes à Ushuaïa. Nous espérons voir arriver très bientôt Marie-Jo et Jean-Marie.
Près de nous depuis trois jours se trouve installé un couple de français avec leurs trois enfants. Nous sympathisons avec Isabelle, Greg et trouvons leurs trois filles Margot, Marie et Eve très mignonnes. Ils font un tour du Monde avec un fourgon aménagé et une caravane. Après avoir parcouru l'Europe, l'Asie, l'Océanie, les voi19 décembre - plusieurs couples de français, la plupart avec des enfants arrivent.
21 décembre. Hier au soir on nous a dit qu'un camping-car immatriculé en 06 est au port. Ce sont peut-être Marie-Jo et Jean-Marie. Ce matin nous y descendons. Nous arrivons près de l'endroit supposé mais il n'y a rien. C'est alors que nous voyons au loin arriver un camping-car. Nous reconnaissons le véhicule. Ce sont eux. Nous revenons ensemble au camping.
Depuis deux jours plusieurs français sont arrivés au camping. Nous nous trouvons entourés. Se trouvent là des couples avec des enfants. Pendant plusieurs semaines nous avions un sentiment de solitude, il y a maintenant de l'animation.
Adieu peuples indiens de la Terra del Fuego.
Pendant notre séjour en Terre de Feu nous avons eu l'occasion d'évoquer le sort des populations indiennes. Nous avons vite compris que les indiens qui vivent actuellement sur cette partie de l'Amérique australe sont des immigrés du nord (voués aux tâches subalternes et peu considérés). Ceux qui se trouvaient là lors de la colonisation sont tous morts, de façons diverses. Les colons n'ont eu pour ces peuplades aucun scrupule. Les terres leur ont été enlevées, leurs territoires de chasse ont disparus. Les animaux qui leur servait de nourriture ont été décimés. Les microbes apportés par les occupants ont aussi fait de grands ravages. Pour finir, les derniers indiens, réduits à la famine, ont été pourchassés et tués (souvent contre prime) parce qu'ils avaient abattu un veau ou un mouton pour se nourrir. Plus aucune ethnie, que ce soit alakalouf, yamana ou autre n'existe plus en Terra del Fuego.
Aujourd'hui, pour que le tourisme prospère on a ouvert des musées où l'on montre la culture indienne du XIXième siècle et début du XXième siècle. Belle hypocrisie.