De Sofia à Pyce (Russé)
Après une semaine à Sofia nous reprenons la route.
de Sofia à Pycé (Russé).
Dans cette région les campagnes sont mieux entretenues que dans le sud. Les paysans se déplacent avec leurs charrettes tirées par des chevaux de petit taille mais nerveux. Les rares tracteurs sont vieux (sans doute de l'époque des kolkhozes). Ils pétaradent et crachent d'épaisses fumées noires.
Les quatre nuits entre Sofia et Kalansak se passent en camping sauvages. Parfois il faut enlever les bouses de vaches avant de poser la tente.
Ne pouvant emporter beaucoup de provisions nous prenons de temps à autre nos repas dans les restaurants qui bordent la route. Dans l'un d'eux le patron gonfle un peu l'addition. Comme nos estomacs sont bien garnis nous vidons notre porte monnaie avec le sourire. De plus, le patron nous indique la route avec sympathie.
Un après-midi alors que nous cherchons un endroit pour camper un fourgon s'arrête près de nous. En descend un jeune couple de présentation correcte. La jeune femme après quelques questions sur notre voyage exprimées dans un français hachuré demande de quelle ville nous somme en France. Nous devinons rapidement qu'ils cherchent une adresse en France (sans doute dans le but de demander un visa). Nous exprimons nos regrets en expliquant que n'avons plus de domicile et que de ce fait nous ne pouvons leur être d'aucune utilité. La jeune femme semble alors regretter le flacon d'eau de rose qu'elle a donné à Bernadette sans toutefois le reprendre.
A Kasanlak nous trouvons par hasard un marchand de cycles. Il a de nombreux articles. Nous lui achetons une roue arrière munie d'un fond de gente ainsi qu'une chambre à air et un pneu. Ces achats devenaient urgents la roue actuellement en place donnant de plus en plus de signes de faiblesses.
Un hôtel 3 étoiles nous fait la chambre à 88,50 levas (44 €). C'est un peu cher mais après quatre nuits de camping sauvage nous pouvons nous le permettre.
La ville est agréable. le contact avec les habitants plus chaleureux ce que nous constatons depuis une cinquantaine de kilomètres déjà.
Après une très bonne nuit à Kasanlak nous prenons la direction de Véliko-Tarnovo. Après 36 kilomètres nous bifurquons sur la gauche en ignorant un panneau indiquant que la rue est barrée. Dans la traversée d'un village aux rues pavées la remorque tressaute ce qui nous oblige à rouler doucement. Des camions qui transportent du fumier roulent aussi à petite vitesse ce qui envahit nos nez d'odeurs fétides. Heureusement ils tournent sur la droite alors que nous devons prendre à gauche. A la sortie du village alors que nous consultons la carte un homme ne parlant que le bulgare nous fait comprendre par gestes que la route est coupée par d'importants travaux à un kilomètre. Il ajoute que nous devrions pouvoir passer avec le tandem et la remorque. Quelques centaines de mètres plus loin nous devons effectivement nous glisser entre les bulldozers et autres tractopelles. La chaussée a disparue laissant place à de la terre ou à des cailloux de remblai. La progression se fait à pieds sur près de deux kilomètres. Nous saluons au passage les ouvriers, qui la surprise passée, nous rendent nos saluts avec de larges sourires. Sachant que nous n'arriverons pas à Véliko-Tarnovo ce soir nous installons la tente près d'un torrent sur un terrain plat. Des pins semblent là pour nous accueillir et retenir l'humidité. Nous apprécions l'endroit. De chaque coté de la petite vallée les montagnes. En contrebas (nous avons pris la précaution de ne pas nous installer trop près) le torrent dont les eaux claires font un bruit agréable. Des vignes sur les contreforts ont des grappes déjà bien dessinées laissant présager d'une belle vendange. Couchés nous n'avons pas de bruit de circulation (pas de voitures, camions, trains) mais des gouttes de pluie tombent sur la tente.
La nuit a été bonne. Au matin la toile est à peine humide.
Dès le départ c'est de l'ascension. Elle dure toute la journée. Nous sommes dans les Balkans. Les travaux, contrairement à nos espoirs se renouvellent plusieurs fois nous obligeant à marcher. Cela nous freine dans notre progression. Un nouveau camping sauvage se révèle obligatoire. Nos réserves s'amenuisent. Heureusement il nous reste des pâtes qui vont nous apporter des sucres lents. Comme il nous reste du whisky, des cacahuètes et des olives vertes nous nous offrons un apéritif.
7 heures ce 24 mai de larges bandeaux de brume enveloppent les montagnes. Plus bas sur la route un bus dessert les villages isolés. Avec un camion qui monte vers les chantiers ce seront les seuls véhicules que nous verrons dans la matinée.
Véliko-Tarnovo.
La descente vers la vallée doit se faire avec prudence. La pente accentuée, la route en mauvais état nous obligent à freiner sans cesse. A 7 kilomètres avant la ville nous enfilons nos capes à cause d'une pluie serrée. L'orage qui grondait au loin est maintenant sur nous. Il nous déverse des trombes d'eau. Nous sommes de vraies éponges. En ville les rues sont torrents. Les bouches d'égouts vomissent l'eau qu'elles ont avalées plus haut. Nous ne faisons plus attention aux projections que nous font les voitures. Pour arriver au centre ville nous mettons pieds à terre. Les rues sont très en pente et l'eau qui courre nous gêne dans notre progression. Le centre ville qui est en hauteur n'est pas inondé. Un hôtel nous fait la chambre à 40 €. C'est cher. Nous sommes prêt à accepter la proposition d'un homme qui loue une chambre à 30 €. Celle-ci étant éloignée du centre nous optons pour l'hôtel.
Cette première journée dans l'ancienne capitale bulgare se passe sous un ciel encore bien bas. De la terrasse où nous prenons le petit déjeuner nous admirons les ruines d'un ancien monastère. Plusieurs clochers, au bronze verdi, émergent au-dessus des toits. La ville s'accroche aux versants des montagnes et descend jusqu'au fond d'une étroite vallée. Dans le courant de la matinée nous faisons une promenade dans la vieille ville. De jolies maisons valent le coup d'oeil. Nous allons aussi jusqu'aux ruines des monastères lesquels sont surplombés d'une abbatiale rénovée. A l'intérieur se trouvent des peintures qui seraient jolies si les couleurs n'étaient pas aussi ternes. Du parvis de l'abbatiale la vue sur la ville et la vallée est superbe. Sur le chemin du retour un jeune homme vient nous parler en anglais. Il a un fort accent. Dans la conversation je comprends qu'il est australien (de la région de Perth).Il fait un voyage en Europe en bus et à vélo. Peter Heinrich passe une partie de l'après-midi et dîne dans une pizzeria avec nous.
La journée qui suit est à l'orage. Nous en profitons pour prendre une journée de repos.
En Bulgarie nous n'avons pas aimé:
Le manque de chaleur dans l'accueil en général (sauf Georges)
Le prix des hôtels surévalué et les rallonges demandées
Les routes défoncées
Le camping de Sofia mal entretenu et mal tenu
Le manque d'intéret pour l'écologie