Inde 5 suite
Noël
Nous avons prévu de passer Noël avec Fabian et Diane avant de partir de Goa. Pour l'occasion les parents de Diane sont venus en Inde. C'est donc à six que nous réveillonnons chez Kévin et Andrew. Le repas est agréable et les vins du Maharashtra font frétiller nos papilles. Andrew offre le Brandy. Vers 2 heures du matin lorsque nous quittons le restaurant il y a bien longtemps que les derniers autres clients sont partis.
Calangute - Noël 2003 avec Fabian, Diane et les parents de celle-ci Calangute - Christmas 2003 with Fabian, Diane and her parents
Où Bernadette se prend pour un oiseau
Depuis notre arrivée à Calangute nous voyons des parachutes ascensionnels tirés par des bateaux faire des aller et retour au large de la plage principale. J'en offre un tour en cadeau de Noël à Bernadette. C'est un souvenir que nous n'aurons pas de difficulté à caser dans nos bagages.
Les rotations se font rapidement, aussi prépare-t-on les clients à l'avance. Pendant l'attente Bernadette est sereine. A peine accrochée c'est le départ. Comme elle est néophyte elle est accompagnée. Fabian et moi immortalisons l'évènement. Le bateau tracteur prenant rapidement de la vitesse elle est rapidement dans les airs. Bientôt avec son accompagnateur ils ne sont plus que deux points sous la corolle qui glisse au-dessus de la mer. Sur le retour Bernadette nous fait de grands signes. Elle semble très à l'aise. L'atterrissage se fait sans problème. Elle quitte les harnais en souriant. Le plaisir se voit sur son visage. Elle dit déjà qu'à la première occasion elle planera encore avec joie.
Calangute - préparation de Bernadette pour le vol en parachute ascensionnel Calangute - preparation of Bernadette to the parasail flight
Calangute - Bernadette en vol Calangute - Bernadette in flight
Calangute - Bernadette à l'aterrissage Calangute - Bernadette at the landing
Départ de Calangute
Ce 29 décembre est beau et ensoleillé. La température de 20° le matin ne devrait pas trop monter. Au moment de quitter Calangute je constate que la chaîne posée hier s'enfonce de trop sur les dents des pignons. Je me résous à remettre l'ancienne chaîne que j'avais déjà jetée aux ordures. Par chance celles-ci n'ont pas encore été enlevées.
Nous arrivons à Panaji pour repartir avec Diane et Fabian avec un peu de retard. Nous disons au revoir aux parents de Diane qui rejoignent l'aéroport pour rentrer en Belgique puis nous prenons la route.
La remorque de nos compagnons est petite mais un gros sac et divers objets posés dessus l'alourdissent. Comme nous sommes plus légers nous préférons les suivre pour rouler à leur rythme.
Nous avalons les kilomètres mais nous sentons assez rapidement la fatigue nous gagner. L'arrêt de trois semaines plus les trois autres à Calangute ont ramollis nos mollets. Diane et Fabian devant nous peinent aussi mais semblent en meilleure forme. A 15 heures nous arrivons à Margoa. Nous trouvons un hôtel à peu près acceptable (et encore) sur le bord de mer. Nous n'avons pas d'eau avant vingt minutes, les serviettes sentent mauvais, les draps sont changés à la demande de Bernadette et la poussière règne en maîtresse dans la chambre. Le prix 350 roupies (6,36 €).
Au restaurant où nous dînons nous faisons changer la nappe (laquelle était tachée de gras sur toute sa surface). A notre retour à l'hôtel il y a une panne d'électricité. C'est la bougie à la main que nous gagnons nos chambres.
A Canacona le jour suivant après une journée sans histoire nous trouvons tout près de la mer, dans un ensemble de maisons basses, deux petites chambres. C'est rudimentaire, propre et pas cher (200 roupies). Nous décidons de rester deux jours.
Après une journée de baignade et de repos sur la plage nous allons dîner dans un des restaurants qui bordent la plage. En cette soirée de la Saint Sylvestre nous avons au-dessus de nous, comme toit, la voûte étoilée. Nos pieds sont sur le sable encore tiède. Sur la table des bougies placées dans de grands verres pour qu'elles ne soient pas éteintes par la brise. Le repas de poissons est accompagné de vin blanc. Autour de nous des pétards commencent à fuser. A minuit, nous nous embrassons en échangeant nos voeux. L'ambiance nous est particulière. Le ciel criblé d'étoiles, la brise du large qui nous caresse les visages, les pieds dans le sable, les cocotiers dont nous devinons l'élancement vers le ciel. Loin de nos familles, de nos amis, nous avons une pensée pour eux. La jeune Diane est émue. Les flammes des bougies dansent dans l'humidité de ses yeux. Son émotion nous gagne.
Le 1er janvier après un vote à mains levées (je suis le seul à vouloir rouler) nous nous octroyons une journée supplémentaire de repos.
Nous partons à l'aube pour profiter de la fraîcheur. A la sortie du village un homme traie sa vache dans la cour de sa maison. Il lui rendra la liberté après pour la journée.
A la limite de l'Etat de Goa et de celui du Karnataka des policiers nous font un peu ralentir mais n'osent pas nous demander quoi que ce soit.
Canacona - petite plage agréable avec ses restaurants Canacona - small nice beach with restaurants
Canacona - préparation à la baignade en ce 30 décembre Canacona - preparation for swimming in 30 December
Il est midi lorsque nous arrivons à Karwar. La ville n'est pas bien grande bien qu'elle ait le statut de chef lieu d'arrondissement. C'est sale et laid. Sur le bord de la route principale de nombreuses boutiques sont ouvertes. Il y a peu d'hôtels. Le plus luxueux est au confort relatif. Bernadette et moi nous y prenons une chambre. Fabian et Diane au budget plus serré prennent une chambre dans un lodge rudimentaire.
Contrairement à Goa nous ne rencontrons plus d'européens (même dans les zones touristiques). La visite à l'intérieur de la ville n'efface pas la mauvaise impression de l'arrivée. En soirée nous dînons tous les quatre au restaurant de notre hôtel. Malgré les recommandations de Diane la cuisine lui est servie comme à nous, très épicée.
Au départ malgré une belle montée tout va bien. Nous restons derrière nos compagnons pour rouler à leur vitesse. La route redescendue en plaine nous nous plaçons devant pour les entraîner dans notre roue. Lors d'une nouvelle montée nous prenons de l'avance. Au col je souhaite attendre mais à la demande de Bernadette nous nous laissons glisser doucement en serrant les freins. A nouveau dans la plaine nous sommes surpris de ne pas voir Fabian et Diane arriver. Deux ou trois voitures en nous dépassant nous klaxonnent et nous font des gestes. D'une quatrième on nous crient "your friends have an accident and the woman is injuried". En deux secondes notre tandem a fait demi-tour. A un peu plus d'un kilomètre, presque en bas de la descente, nous voyons le tandem et la remorque garés sur le coté. Fabien est debout et a les coudes rouges. Diane est allongée. Bernadette la rassure tout en examinant ses ecchymoses. Rien de grave mais un choc psychique. Nous cherchons de l'aide parmi les automobilistes. Deux hommes s'arrêtent. Après palabres ils vont chercher un docteur. Un quart d'heure plus tard ils reviennent avec un homme qui, un attaché-case à la main, prétend être docteur. Ses premiers gestes sont maladroits. Il est visiblement impressionné de toucher une européenne. Bernadette surprise de ce comportement lui demande en le regardant bien dans les yeux s'il est bien docteur. De son attaché-case l'homme sort un tissu (qui a perdu son blanc d'origine) pour éponger le sans qui s'est répandu sur le bras de Diane. L'aspect douteux du chiffon provoque chez Diane un geste de refus. Comprenant qu'il est d'aucune utilité le docteur s'en va ramené par les deux hommes qui l'ont transporté. Deux camionneurs proposent gentiment leur aide. Ils apportent leurs bandes. Nous ne les prenons pas tellement elles sont souillées par le gas-oil. Nous remercions vivement de leur amabilité. Ils nous quittent à leur tour.
Il y a plus d'une heure que la chute est arrivée lorsqu'arrive la police. Le brigadier, chef de la police d'Ankola s'est déplacé en personne. Il passe deux ou trois coups de téléphone. Arrive peu de temps après une ambulance avec un médecin (féminin) et une infirmière. L'équipement est succinct, brancard rigide, pas d'oxygène, pas de médicaments de première urgence. Un rickshaw avec plateau a été aussi réquisitionné pour transporter le tandem et la remorque de nos jeunes amis. Pour nous il reste 13 kilomètres à faire avant d'arriver à Ankola. Nous partons, les curieux aussi.
Ankola est identique aux autres villes. Elle dispose le plusieurs hôtels. Le Surya est le "must" de la ville (bien qu'il soit très moyen). Le brigadier l'a indiqué, un peu comme résidence obligée pour des européens. A son arrivée Fabian nous a réservé une chambre.
A notre arrivée nous cherchons où sont Diane et Fabian. Nous les trouvons à l'hôpital public (que tout le monde peut fréquenter à condition de pouvoir payer). Les examens ont décelé une fêlure à un bras et un plâtre lui a été posé. A notre arrivée Fabian est à régler les frais. Nous ne nous attardons pas. C'est sinistre.
Nouveau départ que tous les deux
Quatre jours après notre arrivée à Ankola Bernadette et moi après concertation avec Fabian et Diane décidons de continuer la route seuls. Ils nous rejoindront avec un véhicule de location lorsque Diane sera en mesure de remonter sur le tandem.
Ankola - Mangalore
Il nous faut quatre jours pour faire les 192 kilomètres d''Ankola à Mangalore.
Les seuls tracas que nous avons eu ont été de trouver des chambres propres et de nous restaurer correctement.
Mangalore
La ville est importante. Les hôtels sont nombreux mais pour la plupart de piètre qualité. Un récent paraît acceptable. Nous négocions le prix qui descend de moitié.
Les repas sont pris au restaurant de l'hôtel. Le service est déplorable. Deux fois sur trois Bernadette n'est pas servie alors que j'ai terminé. Les serveurs sont d'une bêtise à faire pleurer. Lorsqu'ils vous apportent une bière ou une bouteille de vin ils demandent s'ils doivent l'ouvrir. Je réponds invariablement "it's more easy for drink". Je reçois en retour un balancement de la tête de l'indien (qui chez nous signifierait ni oui, ni non).
Dans l'après-midi Diane et Fabian nous rejoignent. Ils ont loué un 4X4 pour les transporter avec leur matériel. Le conducteur leur demande une rallonge sur le prix. Il n'a rien de plus que ce qui était prévu.
Ne trouvant rien de particulièrement intéressant à Mangalore nous décidons de reprendre la route au plus tôt. Bernadette et moi aurions souhaité descendre jusqu'au Kérala mais les trois semaines à Harihareshwar ont grevé une partie des six mois de visas valables en Inde. Nous optons avec Diane et Fabian de prendre un train pour Pondichéry. (Diane ne se sent pas encore capable de monter sur tandem).
Les formalités à la gare de Mangalore sont longues. La ligne que nous voulons prendre est en travaux et ne rouvrira que dans... 5 ans. Une autre ligne descend plus au sud mais elle s'arrêtera à Salem. Nos tandems et la remorque voyageront dans un fourgon. Le départ est prévu pour demain soir.
13 janvier à 17 heures. Nous sommes à la gare avec les matériels. Le départ est prévu vers 20 heures (un peu avant ou un peu après).
Lorsque le train arrive nous voyons une marée humaine se diriger vers les wagons. Nos places en 1ère classe sont réservées mais pour les autres classes les places sont à ceux qui y arriveront les premiers. Les fenêtres de ces wagons sont dépourvues de vitres (et de climatisation), de solides barreaux les remplacement pour empêcher les passagers d'entrer et de sortir par ces endroits. Il est facile d'imaginer comment les secours travaillent en cas d'accident.
Pendant que Fabian, Diane et Bernadette montent avec les bagages dans la voiture où nous avons nos réservations je surveille l'embarquement des deux tandems et de la remorque. C'est une sage précaution car la façon dont les coolies chargent les matériels m'oblige à prendre les affaires en main. Sachant que de nombreux paquets seront enlevés et ajoutés entre Mangalore et Salem je ne me fais pas d'illusions.