CHILI du 19 mai au 17 juin 2008 - CHILE from May 19 to June 17, 2008
Aperçu du Chili
Population : 15 116 435 habitants Superficie : 748 800 km² (1,34 fois la superficie de la France) Densité : 20 habitants au km² (5,80 moins qu'en France Capitale : Santiago du Chili Langue officielle : espagnol Monnaie : Peso chilien, divisé en 100 centavos (1 € = 800 pesos chilien) Régime politique : Démocratie présidentielle Chef de l'Etat : Mme Bachelet
Arrivée au Chili
Le no man's land entre l'Argentine et le Chili s'étend sur 160 kilomètres. Ce n'est qu'à San Pedro de Atacama que nous trouvons les services de police et de douane.
Là, comme en Argentine il nous faut attendre un long moment, de nombreuses personnes se trouvant devant nous. Les formalités de police sont rapidement effectuées mais celles de douane, compte tenu du zèle d'une fonctionnaire sont longues. Nos bagages font l'objet d'une fouille sévère. Tous produits agricoles (fruits, légumes et produits dérivés sont interdits). Bernadette réussit tout de même à conserver après de longues palabres un fromage (genre bleu d'Auvergne) mais on nous confisque quelques pommes de terre et des oignons.
Nos formalités terminées nous envisageons de passer la nuit à San Pedro de Atacama mais la ville ne dispose pas de camping si ce n'est une aire de stationnement poussiéreuse. De plus nous n'avons pas d'argent chilien et personne ne sait nous indiquer de distributeur de billets (ou nous ne comprenons pas). La ville aux rues non asphaltées est sans attrait particulier. La moindre voiture soulève un nuage de poussière. Nous décidons de prendre la direction de Calama une ville minière , à l'ouest, distante de 120 kilomètres environ.
Pour sortir de San Pedro de Atacama nous sommes guidés par un jeune homme à bicyclette. Quelques kilomètres après nous cherchons un endroit pour faire un camping sauvage. Quittant la route nous nous installons à quelques centaines de mètres. L'endroit est calme et la circulation ne devrait pas être très dense. Un magnifique lever de lune vient nous souhaiter la bienvenue et les millions d'étoiles criblent le ciel de leurs scintillements.
Bien couverts nous avons passé une excellente nuit. Ce sont les rayons du soleil qui chauffant maintenant notre couchage de toit qui nous réveillent. Le petit déjeuner préparé et pris en plein désert est un vrai régal.
Retrouvailles
Alors que nous approchons de la route pour reprendre la direction de Calama nous apercevons un camping-car, lequel nous semble familier. Comme il ne roule pas rapidement nous le rattrapons peu de temps après. Nous reconnaissons le véhicule de Dominique et Pierre qui étaient en même temps que nous au camping de Salta. Pierre qui a reconnu dans le rétroviseur notre Defender se gare sur le bas-coté. Après quelques minutes de discussion nous décidons de faire route ensemble jusqu'à Calama.
Calama
Notre séjour à Calama se trouve réduit à moins de 24 heures. Un tour en ville après notre arrivée nous laisse une impression d'insécurité. Ce n'est sans doute pas la faute des habitants mais certaines mines patibulaires nous font serrer nos sacs au plus près de nous. L'environnement n'est par ailleurs pas très agréable.
Une mine de cuivre (à ciel ouvert) située non loin est à l'évidence le poumon économique de la ville. Elle peut être visitée mais nous ne trouvons pas d'intérêt à aller respirer plus de poussière qu'il n'y en a déjà dans l'air.
Avec Dominique et Pierre nous nous dirigeons vers le Pacifique et la ville de Tocopilla...
Tocopilla
Après plus de 160 kilomètres (totalement désertiques) sur les hauts plateaux andins et les montagnes venant se jeter jusque dans le Pacifique nous abordons les faubourgs de Tocopilla qui est un port. L'essentiel de l'habitat est fait de maisons en tôle. Les abords de la ville sont envahis de détritus. Ce n'est pas là encore que nous aller rester en villégiature. Nous continuons notre route vers le nord en direction de Iquiqué une station balnéaire nouvelle.
Tocopilla
Iquiqué
Iquiqué étant distante de plus de 230 kilomètres de Tocopilla nous décidons tous les quatre de trouver un endroit où nous arrêter au bord de l'océan. Une vingtaine de kilomètres après Tocopilla nous trouvons un endroit un peu abrité du vent par des rochers mais disposant d'un peu de sable. Nos réserves effectuées avant notre départ de Calama nous permettent de tenir deux à trois jours. Notre environnement se limite au Pacifique et à la montagne toute proche, laquelle est totalement aride. Nos voisins sont des vautours à tête rouge et des dauphins qui folâtrent au large des rochers.
Notre première nuit se passe dans le calme. Nous n'avons pas envie de repartir tout de suite. Les journées sont belles et les nuits douces. Sur la route le jour il passe des camions mais nous les entendons à peine et la nuit le trafic est quasi nul. La deuxième journée passe vite malgré le peu de choses que nous avons à faire.
Les 205 kilomètres qu'il nous reste à faire pour atteindre Iquique sont quelque peu monotones compte tenu du manque de changement de paysage. C'est, en effet, toujours zone désertique.
Avant Iquique nous repérons un camping mais nous allons faire des achats, nos provisions s'étant réduites pendant notre halte. De retour au camping nous nous trouvons non loin de la mer. De temps à autre des cris (presque humains) nous arrivent aux oreilles. Ce sont des éléphants de mer qui sur des rochers à quelques dizaines de mètres de la cote, soit se chamaillent ou jouent.
Iquique est une ville en pleine expansion. De loin on aperçoit de hauts immeubles construits entre la montagne de sable et la mer. Une partie plus ancienne commence à avoir un certain charme avec ses promenades et ses palmiers. Un port d'activité moyenne et une base de la Marine Chilienne donnent un peu d'importance à la ville. Au-delà, vers le nord des quartiers populaires et marchands sont assez vivants. Sans doute Iquique est-elle appelée à connaître un certain essor.
Notre halte à Iquique se prolonge de deux jours car nous voulons aller dans une zone franche pour y voir ce qui s'y vend. Fermée le dimanche nous attendons donc le lundi. Nous y passons plusieurs heures mais sans rien y acheter de significatif.
Demain sans doute prendrons-nous la route vers Arica, tout au nord du Chili.
Arica
Arica dernière ville Chilienne avant la frontière avec le Pérou est elle aussi entourée du désert d'Atacama. Son centre est constitué de services administratifs et de magasins. Tout autour, comme les autres villes du nord ce ne sont que des maisons de tôles et de bois où s'entassent les populations.
Nous sommes un peu déçus par cet environnement. Nous espérions trouver ici quelques verdures.
Au Centre d'information touristique on nous indique des campings à une dizaine de kilomètres de la ville mais lorsque nous y arrivons ceux-ci sont fermés ou en vente. Nous cherchons un endroit sur le bord de mer où avec Dominique et Pierre nous nous installons pour l'après-midi et la nuit.
Nous quittons Arica dès le lendemain pour reprendre la direction du sud.
Pas un brin d'herbe pendant plus de 1300 kilomètres
Pendant quatre jours nous allons descendre par la Ruta 5 en direction du sud avec l'espoir de quitter le désert. Nous repassons les villes de Iquiqué, Tocopilla puis ce sont Antofagosta, Copiapo et enfin La Serena où de la verdure apparaît.
Les nuits sont passées en bivouac sauvage. C'est souvent plus agréable qu'au camping. Pour ce faire nous nous éloignons dans le désert, cherchant l'abri d'une colline pour nous dissimuler de la route. Les nuits sont belles avec le ciel criblé d'étoiles (aucune pollution lumineuse). Nous pensons à notre ami Jean Guyot, amateur éclairé d'astronomie, qui serait là aux anges pour ses observations.
La Séréna
La Serena c'est la fin du nord ou le début du centre, nous ne savons pas très bien. Nous savons toutefois qu'un autre paysage commence. Nous retrouvons enfin de la verdure. En ville se trouvent des jardins avec de la pelouse. La poussière n'est plus soulevée par le vent ou les véhicules. Les populations semblent plus amènes. De longues plages bordent le Pacifique.
Entre La Serena et Coquimbo nous trouvons un camping qui après négociations nous fait un prix convenable puisque nous avons prévu de rester une à deux semaines.
La Serena étant la capitale de la province de Coquimbo se trouve dotée des administrations mais aussi de nombreux commerces. De grandes surfaces et galeries marchandes offrent tout ce que l'on peut espérer trouver.
Nous profitons aussi de notre séjour pour visiter la vallée de l'Elqui, qui prend sa source dans la Cordillère des Andes.
Elle est verdoyante et de multiples cultures y sont faites. On y trouve des vignes, des mandariniers, de la polyculture. Les villages abritent, outre les commerces, des artisans, des potiers, des tisserands et autres spécialistes des métaux. Nous regrettons cependant d'y venir hors saison touristiques, de nombreux commerces étant fermés.
Brrrr. Il fait vraiment froid.
En ce dimanche 15 juin lorsque nous quittons La Serena en direction de Valparaiso nous avons une "purée de poix" pendant une trentaine de kilomètres. Un soleil généreux nous réchauffe ensuite pendant notre descente.
Avant Valparaiso nous cherchons déjà un endroit où nous arrêter pour camper mais tout est fermé. Ayant dépassé le grand port chilien nous essayons de repérer un endroit pour faire un camping sauvage mais toutes les pistes ouvertes se terminent par des dépotoirs sauvages qui nous rebutent. Nous revenons donc sur Valparaiso et c'est sur le parking d'un belvédère que nous décidons de passer la nuit. Notre sécurité n'étant pas assurée nous ne déplions pas le couchage de toit mais dormons tant bien que mal dans la voiture. La température nocturne descendant à trois ou quatre degrés nous avons froid.
Après cette mauvaise nuit nous prenons la route vers Santiago. Là encore, le problème des haltes se pose. Pas de campings d'ouvert, les hôtels bon marché ne disposant pas de garage nous estimons que pour l'instant une visite du centre et du sud du Chili serait plutôt une galère qu'un plaisir. Après avoir sillonné Santiago plusieurs fois de part en part (nous ne pouvons même pas nous arrêter dans le centre ne trouvant pas de parking pour notre engin ou ceux qui existent sont en souterrain à hauteur limitée) nous décidons de retourner en Argentine. Le soir, nous sommes au pied des Andes à Los Andes, nous logeons dans un hôtel ***étoiles dont deux sont au moins usurpées.
Les Andes
En quittant l'hôtel Plaza à Los Andes nous savions que nous devrions monter haut pour passer les montagnes des Andes mais nous ne pensions pas trouver de la neige. A partir de 3000 mètres la neige borde la route. Parfois celle-ci est protégée des avalanches par des tunnels de béton. Les paysages sont magnifiques. Sur le versant chilien les pentes sont abruptes et les lacets nombreux. Les camions roulent presque au pas en montée comme en descente. Ce n'est pas un col qui permet de traverser au plus haut mais le tunnel (del Cristo Redemptor), de plusieurs kilomètres. La descente vers l'Argentine se fait plus en douceur mais les vues sont aussi très belles.
Les douanes chilienne et Argentine sont groupées. Les formalités sont vite réalisées (sauf qu'il nous faut demander avec insistance auprès des douanes argentine l'établissement du document d'entrée pour notre véhicule).