Roumanie - direction le nord ouest
Nous trouvons heureusement une directrice d'école plus compréhensive. Elle nous indique le terrain de sport qui jouxte son établissement. Une fois installés nous faisons la curiosité des habitants et des enfants. Plus tard, lorsque tout le monde est parti restent auprès de nous les poules, oies et vaches. Nous devinons que le terrain est plus communal que scolaire.
Des voix juvéniles nous disent bonjour en français. On rit, on parle. Sorti je découvre une vingtaine de gosses en uniforme qui gloussent. Ce sont les filles les plus hardies. Elles entament la conversation. Les enfants sont bientôt rejoints par les professeurs. Le professeur de français parle longuement avec nous. Nous mettons au point un échange avec une école de la La Haye Fouassière notre village.
11 heures, le départ est trop tardif. Il fait déjà très chaud. Arrêtés un moment en cours de route à l'ombre d'un arbre nous sommes importunés par des paysans qui veulent de l'argent. Ils repartent bredouilles. La route pour Pitesti cimentée est en très mauvais état ce qui nous fait peiner. En ville nous trouvons un hôtel 3 étoiles pour 30 € (petit déjeuner non compris).
Ecole de Badulesti Grangurile - le professeur de français Mme Luminita Popescu Cetaneni se trouve à ma gauche
Un Ch'ti perdu en Roumanie.
En Afrique on l'appellerait chapeau de paille, en d'autres endroits un pilier de bistrot. C'est le genre d'individu qui loin de son pays garde sur lui un ticket de métro poinçonné. Il a tout vu, tout fait mais n'est arrivé à rien. Celui-là nous l'avons rencontré à Pitesti en Roumanie.
Alors que nous cherchons une place dans un restaurant gril bondé un homme se présente à nous (en français). Il nous invite à prendre sa table. Devant l'affluence et le temps incertain à attendre nous trouvons le geste sympathique. C'est un Ch'ti, de Maubeuge. Contrairement à ce qu'il a dit en nous proposant sa table il ne part pas mais s'incruste. Pris de boisson il raconte des histoires plus invraisemblables les unes que les autres. Pour son malheur il parle de deux endroits que nous connaissons bien, Djibouti et la Nouvelle Calédonie. Ce qu'il nous en dit est tellement fantaisiste que nous lui tendons des pièges. Le menteur trouve des parades dénouées de sens mais cocasses). Changeant de sujet il dit être le conseil du patron des usines Dacia (filiale Renault) qui se trouvent non loin. Il donnerait aussi des cours de coupe de viande de boucherie dans les grands restaurants de la ville (la viande est si mal coupée - c'est la seule chose ou nous sommes en accord avec lui).
Nous qui pensions passer une soirée agréable et tranquille sommes pressés de quitter les lieux et de rentrer. L'homme reste à la table. Sans doute attend-il d'autres oreilles auxquelles il débitera à nouveau ses histoires rocambolesques.
Après une journée de repos à Pitesti nous prenons la route de Ramincu Valcéa. Nous y trouvons à nouveau un hôtel 3 étoiles avecTV5 ce qui nous permet de voir les informations.
La route d'hier ayant été fatigante nous prenons une nouvelle journée de repos.
Dans les Carpathes
Cela commence vraiment à monter mais rien de comparable pour l'instant avec ce que nous avons connu en Turquie. En fin de journée nous voyons un camping (qui curieusement ne reçoit ni tente ni caravane. De minuscules chalets sont à louer. S'y trouvent quatre lits de 60 cm (par deux superposés) avec une étroite allée centrale. L'intérieur sent l'humidité. A peine sommes nous en possession de la clé qu'une violent pluie d'orage se met à tomber. Un quart d'heure après tout est terminé. Une promenade dans les environs nous fait comprendre que nous sommes dans une petite ville de cure. Des hôtels sont tout près d'un grand hall ou les curistes boivent de grandes lampées d'eau. Sans doute les moins fortunés logent-ils au camping.
Nous sommes heureux de quitter ce camping où nous ne pouvons pas prendre de douche. Celles-ci sont exclusivement réservées aux personnes qui accèdent à la piscine (donc pas de savonnage possible). Curieux !!!
In the Carpathians
We are happy to leave this site where we are unable to take a shower. These are exclusively for persons accessing the pool (so no lathering possible). Curious!
La route s'élève de plus en plus avec parfois des coupe jarrets. Nous rencontrons un jeune polonais de Varsovie qui fait un tour de l'Europe à vélo. Nous discutons une demi-heure avec lui. Plus loin une crevaison nous fait perdre une nouvelle demi-heure. A midi nous négligeons les gargotes pour ne plus rien trouver plus loin. Les jambes molles nous nous rabattons sur des Petit Prince de LU. Le hasard veut qu'un kilomètre plus loin un motel restaurant soit ouvert. Nous y prenons une chambre et un repas. Ce dernier est si copieux que nous donnons de la bonne viande à un chien errant qui n'en attendait pas autant. Les regards réprobateurs des autres clients devant ce gaspillage de nourriture nous gênent un peu.
The road rises more and more with sometimes Shanks cut. We meet a young Warsaw Poles who made a tour of Europe by bicycle. We are discussing a half-hour with him. Later a flat tire makes us lose a new half-hour. At noon we neglect the eateries finding does nothing further. Soft legs we eat the Petit Prince of LU. Chance wants one kilometre further motel restaurant to be open. We take a room and a meal. The latter is so rich that we give good meat to a stray dog who waited not so much. The stigma looks of other clients before this waste of food us interfere a bit.
La Roumanie a cela de particulier que c'est le pays ou l'on voit le plus de chiens écrasés sur les routes. Dans les Carpathes nous en avons compté trois à quatre au kilomètre (pas tous tués le même jour). Sans en avoir été les témoins directs nous pensons que les conducteurs cherchent les bêtes au lieu de les éviter.
Dogs crushed
The Romania has this individual that it is the country's or seen most dogs crushed on the roads. In the Carpathians we counted in three to four kilometre (not all killed the same day). Without having been direct witnesses we believe that drivers seek the beasts rather than avoid them.
La nuit a été entrecoupée de levers pour Bernadette qui est gênée par des troubles intestinaux. Cela va durer toute la journée encore. Malgré cela je la sens appuyer courageusement sur les pédales. Le fait d'être à tandem permet de compenser un peu ce manque de forces.
La route serait belle si nous n'avions pas tous ces camions qui nous doublent en nous envoyant leurs gaz d'échappement. Sur la droite un torrent serpente s'élargissant parfois en rivière puis redevenant étroit. A Sibiu nous trouvons une chambre pour 80 000 leis (20 €) avec petits déjeuners et un endroit pour garer le matériel. Bernadette est épuisée et n'a pas faim. J'ai l'estomac dans les talons mais par solidarité je ne descends pas dîner.
Il faut deux jours à Bernadette pour se remettre. Sibiu mérite une halte. De très beaux immeubles bordent des promenades. Les églises sont belles malgré (ou peut être grâce) les nombreux styles remaniés au cours des siècles. A l'hôtel, le deuxième jour, se déroule un repas de mariage? Nous voyons les invités danser. Ils forment de grands cercles, hommes avec hommes, femmes avec femmes. Il ne leur manque que les costumes d'époque pour nous croire au spectacle. Compte tenu de la chaleur étouffante et des bruits du bal nous ne dormons pas de bonne heure. Heureusement nous avons TV5.
The night was interspersed with levers for Bernadette who is hindered by bowel disorders. It will last all day yet. Despite this I feel bravely press on the pedals. Be in tandem makes it possible to compensate somewhat for this lack of forces.
Entre Sibiu et Sefes la route n'est pas très difficile, seul le vent de face nous empêche de faire une bonne moyenne. Après déjeuner nous commençons à chercher un endroit pour dormir. Un ancien complexe hôtelier à l'abandon avec terre plein pourrait faire notre affaire mais l'endroit est squatté par un pochard brûlé par l'alcool. Dix kilomètres plus loin nous trouvons un hôtel restaurant flambant neuf. Des garages individuels sont proposés aux clients. Nous en louons un. Ce soir Bernadette qui a retrouvé sa forme et l'appétit fait honneur au repas.
Between Sibiu and Sefes road is not very difficult, only the wind front prevents us from making a good average. After lunch we start looking for a place to sleep. A former hotel complex in full with land abandonment could make our case but the place is squatted by a pochard burned by alcohol. Ten kilometers further we find a hotel restaurant brand new. Individual garages are available to customers. We rent a. Tonight Bernadette who found its form and appetite is a credit to the meal.
La nature est belle
La nature est belle, la route aussi. Si nous montons doucement les descentes se font à près de soixante à l'heure grâce à un bitume parfait. Les champs de blés ondulent sous la caresse du vent. Les moissons ne devraient pas tarder. La ville de Sefes n'ayant pas de charme particulier nous continuons jusqu'à Iulu.
Faim contre amour maternel
Avant de chercher un hôtel nous déjeunons. Au cours du repas nous voyons une mère tzigane et son fils de dix ans qui observent les tables. Deux allemands viennent de terminer leur repas. Dans une assiette se trouve un reste de pâtes. La mère et l'enfant viennent à la table. Sans se préoccuper de son fils la femme enfourne dans sa bouche, à pleines mains, les pâtes restantes. Si elle n'a pas mangé sa suffisance l'enfant quant à lui à l'estomac vide. Avant qu'ils puissent récidiver à une autre table un serveur vient les chasser à grands coups de serviettes.
A la sortie de la ville nous trouvons un hôtel. Il est seulement 14 heures 45.
7 juin. La journée est très chaude. Nous quittons Iulu par une route presque plate. Après vingt kilomètres des vallonnements sérieux nous donnent de la peine surtout que le vent nous fait face. La nature par ici est moins jolie. Les cultures se font plus rares, l'herbe moins haute. Les moutons semblent y être les rois. Les villages sont moins riches et les maisons sont souvent décrépies. Les habitants sont aussi moins chaleureux. Les commerçants si l'on manque d'attention doublent presque la pesée (en prix).
Nous déjeunons dans un petit restaurant de saucisses et de frites. Ce n'est pas mauvais mais il ne faut pas regarder autour de soi. C'est sale et poussiéreux. Nous ne nous attardons pas.
A 16 heures nous avisons un motel. La visite des chambres nous révèle encore là un laisser aller dans l'entretien. De plus il n'y a pas de douche, seulement un lavabo. Un regard sur le personnel crasseux ne nous incite pas à rester.
Nous arrivons 3 heures plus tard à Turda par la zone industrielle (ou ce qu'il en reste). Près de 95% des usines sont à l'abandon et en ruines. La route est pleine de trous et de bosses, quelques plaques de bitumes qui subsistent sont comme des flots dangereux. De misérables maisons sur les cotés (sans doute des restes de cités ouvrières) sont encore habitées. Les mines peu amènes de ceux qui y résident ne nous engageraient pas à traverser le quartier à la nuit tombée. Cette cour des miracles quittée nous arrivons dans le centre ville. Des immeubles avec commerces, banques... d'une autre allure nous rassurent. Il y a deux hôtels. L'un modeste pourrait convenir mais il n'a pas d'emplacement pour garer le matériel. Nous allons au second qui est un 4 étoiles de style baroque aux allures du château de Dracula dont il porte le nom. La chambre est à 50 € mais nous réussissons à l'avoir à 40 €. C'est confortable. Dans la chambre nous sommes amusés par la décoration qui est celle de la demeure du vampire des Carpathes.
We have lunch in a small restaurant of sausages and French fries. It's not bad but should not look around. It is dirty and dusty. Let's talk does not.
16 hours are advised a motel. The visit of rooms reveals yet there a let go in the interview. In addition it has no shower, only a sink. A look at the grimy staff we not encourage to stay.
We arrive 3 hours later at Turda by industrial zone (or what left of it). Almost 95% of plants are abandoned and in ruins. The road is full of holes and bumps, some bitumen plates that remain are like dangerous streams. Wretched houses on the sides (no doubt remnants of working-class cities) are still inhabited. Unkind mines of those who reside there we not engage through the neighborhood at night. This left Court of miracles we arrive in the city centre. Buildings with shops, banks... a look different reassures us. There are two hotels. A modest may be appropriate but there no location to park equipment. We go to the second which is a 4-star baroque style looks like Dracula's Castle, whose name it bears. The room is €50 but we can have it at €40. It is comfortable. In the room we had fun by the decoration which is the home of the Carpathian vampire.
Les deux villes sont dans des vallées mais elles sont séparées par des montagnes. La route serpente entre elles longeant des torrents, des petites vallées. Dans ces dernières les paysans cultivent du maïs sur de petites parcelles. Les villages sont peu animés, les habitant se trouvant aux champs. Leurs outils sont le plus souvent limités à des bêches.
Les paysages de Transylvanie sont beaux. A 800 mètres d'altitude nous trouvons des ressemblances avec les Vosges françaises mais en moins boisées. Certaines terres qui ne sont pas assez riches pour les cultures ou trop en pente sont dévolues aux activités pastorales.
Between Turda and Cluj Capona
Cluj Capona
La ville est de moyenne importance. Notre budget ayant souffert ces derniers jours des hôtels 3 étoiles nous cherchons assez longtemps un hôtel convenable pour un prix correct. Nous trouvons enfin un une étoile. La chambre est dotée d'une salle de bain. On nous fait un prix si nous restons plus d'une nuit. Cela tombe bien nous avons l'intention de nous reposer.
Ce matin il pleut. Nous paressons au lit jusqu'à 10 heures et ratons le petit déjeuner. 15 heures nous sortons sous la pluie, armés de nos parapluies. Les roumains ne semblent pas connaître cet ustensile. Pour passer le temps, à l'abri, nous visitons une église catholique qui est très belle puis une orthodoxe. Cette dernière a malheureusement ses peintures écaillées. La pluie ayant cessée nous marchons sur les boulevards. Malgré le manque de soleil nous trouvons à la ville un certain cachet.
En ce deuxième jour de repos le beau temps est revenu. Il y a plus d'animation dans les rues mais aussi plus de mendiants. Ce sont comme à Bucarest de vielles personnes, souvent dignes. Cela nous serre le coeur. Bernadette toujours généreuse donne à une brave femme qui remercie d'un large sourire. Plus affligeant, c'est cet enfant de 9 ou 10 ans, sale et en guenilles, qui marche en reniflant de la colle le nez fourré dans un sac plastique.
Dans l'après-midi je vérifie le matériel. La pièce métallique qui tient les renforts de flèche est à la limite de la rupture. Un ouvrier effectuant des travaux à l'hôtel trouve un morceau d'acier plat qui une fois travaillé fait mon affaire.
A notre départ la réceptionniste nous fait cadeau d'un rouleau de papier hygiénique et d'un petit savon en nous disant que cela peut toujours servir dans la nature.
Cluj Capona
Le déjeuner est pris dans une gargote. C'est simple mais bon, cotes de porc, pommes de terre, salade et bière. Près de nous trois hommes, des hongrois, s'intéressent à nous. L'un deux, dans un français haché pose des questions. nous ne sommes pas surs que les réponses que nous faisons soient correctement traduites à ses camarades. Un essai en anglais n'est pas meilleur. Il fait pourtant l'admiration de ses amis qui trouvent extraordinaire d'être avec un polyglotte.
Nous redémarrons en cote. En haut de celle-ci un autre restaurant tout neuf. Nous ne sommes pas sur que nous y aurions mieux mangé et sans doute cela aurait été plus cher.
Lunch is taken in an eatery. It is simple but good sides of pork, potatoes, salad and beer. Near us three men, Hungarians, are interested in us. One of them, in a chopped french raises questions. We are not sure that responses that we are correctly translated to his comrades. An essay in French is no better. Yet it's the admiration of his friends who are special to be with a polyglot.
Rencontre avec des expatriés
Nous roulons doucement lorsqu'une voiture immatriculée en Roumanie s'arrête devant nous. Un couple en descend et visiblement nous attend. Ce sont des français, expatriés, travaillant chez Michelin à l'usine de Zalaü. Après les présentations et un moment de conversation Claude et Eliane Alvarez nous invitent à passer à leur domicile et à rester une ou deux journées selon notre convenance. Ce ne sera pas ce soir, la distance qui nous sépare de Zalaü est trop grande. Rendez-vous est pris pour demain vers 16 heures.
En soirée nous cherchons un endroit pour camper, de préférence près des maisons. Hélas la majorité des cours sont sale des fientes des poules qui s'y promènent quand ce ne sont pas les cochons. De braves gens, sans animaux, nous proposent leur pelouse mais celle-ci est tellement en pente que nous aurions l'impression de dormir debout. Nous finissons par trouver un endroit presque convenable entre la route et une paire de truies dans leur enclos. Il y a vingt mètres de chaque coté. Pendant que nous montons la tente nous observons un vacher qui ramène une centaine de bêtes. A chaque chemin, chaque ferme, trois, cinq ou dix vaches quittent le troupeau pour rentrer dans leurs étables.
Le matin avant de partir trois enfants de la ferme d'à coté viennent nous voir plier nos affaires. Ils sont sales. L'un d'eux a un costume, veste et pantalon. Sans doute le vêtement a-t-il servi pour une communion. Bernadette leur donne des bonbons qu'ils reçoivent le visage rayonnant.
Meeting with expatriates
Le restaurant de l'extérieur semble bien. Sur le parking des enfants tziganes viennent demander de l'argent avec insistance. Il faut qu'un personnel brandisse un bâton pour qu'ils déguerpissent telle une envolée de moineaux. L'intérieur du restaurant est sombre et sale. Un tour aux toilettes nous laissent dubitatifs sur l'aspect que doit avoir la cuisine. Nos muscles ayant besoin d'être nourris nous ne regardons pas trop le fond de nos assiettes.
The restaurant from the outside seems. The parking of Gypsy children are asking for money with insistence. It is necessary that a staff wielding a stick so that they hit such a flight of sparrows. The Interior of the restaurant is dark and dirty. A tour to the toilet leaves us sceptical on the aspect that must have the kitchen. Our muscles needing to be fed we look too at the bottom of our plates.
L'accueil à Zalaü
La descente vers Zalaü est raide. Nous n'avons pas trop des trois freins pour nous retenir. Il n'est pas question de prendre de l'élan sans quoi c'est la sortie de route dans un virage assurée.
Les indications qui nous ont été données hier nous permettent de trouver directement la maison de Claude et Eliane Alvarez. La demeure est grande et dispose d'un grand jardin. La chambre d'amis ou nous déposons nos affaires est spacieuse (sans doute 30 mètres carrés). C'est la plus petit pièce.
Nous passons une soirée agréable dans une ambiance française. Les alcools et l'excellent repas nous grisent un peu. Invités à prendre une journée de repos nous acceptons avec plaisir après avoir hésité pour la forme.
La matinée est consacrée au repos. Après déjeuner pris en compagnie de Claude et Eliane nous partons avec cette dernière à une vingtaine de kilomètres visiter un monastère (nous devrions l'appeler couvent puisque ce sont des nonnes qui l'occupent). Sur place Eliane qui est déjà venue plusieurs fois demande soeur Théodora laquelle lui sert habituellement de guide. Les extérieurs du monastère sont très fleuris. L'arrosage se fait à la main après puisage de l'eau. Lorsque nous visitons l'église nous y trouvons la mère supérieure qui nous reçoit quelques instants. C'est une femme affable qui semble usée par les années de labeur. Les journées vont de l'aube jusqu'à bien après le coucher du soleil. Du même âge que Bernadette elle parait dix ans de plus. Dehors une petite église en bois attire notre attention. Elle a été amenée, pièce par pièce, d'un village et remontée ici. Le bois pourtant ancien est encore de bonne qualité. A l'intérieur des fresques attendent d'être restaurées (lorsqu'il y aura de l'argent pour cela). Soeur Théodora pendant la visite s'assoit. Nous lisons la fatigue sur son visage. Au contraire de se plaindre elle dit être heureuse de son sort enviable par rapport à celui de bien des paysannes. Avant de quitter le monastère Eliane donne quelques billets de banque. Nous voulons imiter son geste mais elle nous fait signe qu'elle a grandement donné pour nous aussi. Ces dons sont les seuls revenus liquides de la communauté.
A Zalaü nous prenons des rafraîchissements avant d'aller chercher Claude à la sortie de l'usine Michelin (ou il occupe un poste important). Il se trouve en compagnie de la responsable du personnel. La jeune femme est roumaine. Elle a été invitée à se joindre avec un autre couple à nos hôtes qui souhaitent nous emmener ce soir au restaurant. Nous passons une très bonne soirée appréciant la cuisine française servie par le restaurant. A minuit, nous nous glissons dans les draps fatigués mais heureux.
Souhaitant dire au revoir à Claude qui part au travail à 7 heures je me lève à 6 heures 45. J'ai aussi avant le départ à graisser les moyeux de roues de la remorque qui avant Zalaü commençaient à couiner.
10 heures 30 après des photos souvenirs nous prenons la route. Nous comptons rejoindre Patesti.
The home in Zalau
Zalau - monastère Bic Zalau - monastery Bic
Au monastère Bic - Eliane Alvarez et Soeur Théodora avec Bernadette The Bic monastery - Eliane Alvarez and sister Théodora with Bernadette
Zalau - chez Claude et Eliane Alvarez Zalau - Claude and Eliane Alvarez
Des vitamines en tablettes
A la sortie de Zalaü deux femmes en voiture nous font des signes d'amitié auxquels nous répondons. La voiture s'arrête près d'une épicerie puis nous dépasse à nouveau. La conductrice nous montre quelque chose et s'arrête. Elle donne à Bernadette une tablette de chocolat en lui disant que sont des calories pour la route. Sans plus de manières tout le monde repart.
Dans la matinée plusieurs averses nous obligent à enfiler nos capes. La transpiration nous humidifie autant que le ferait la pluie mais les vêtements nous protègent du vent.
A 13 heures 30 poussés par la faim nous nous arrêtons dans un minuscule restaurant. Nous commandons des soupes suivies de cotes de porc avec salade. Curieusement les cotes sont servies avant les soupes. Lorsque celles-ci arrivent cela sent tellement le mouton, le yaourt qui l'accompagne si fort la chèvre, qu'après avoir goûté nous reposons nos cuillères.
Nous arrivons au motel indiqué par Claude à 16 heures (il ne s'y est jamais arrêté). La chambre n'a pas d'eau chaude, les draps ont déjà servi à plusieurs personnes (camionneurs pour l'essentiel). Le bar et le restaurant sont sales. Bien qu'ayant perdu trois quarts d'heure nous ne restons pas. Plus loin, dans le village de Patesti nous trouvons grâce à l'amabilité d'un jeune homme (qui nous emmène chez le propriétaire) un terrain pour mettre la tente. Il y a des trous dans la clôture mais nous sommes quand même à l'abri des tziganes qui sont nombreux à passer sur la route. Le jeune homme est récompensé de 50 000 leis (1,3 €). Il est ravi. Le terrain qui a été charrué est plein de bosses.
Les réveils ont été nombreux à cause des bosses. Ne trouvant pas de pain nous déjeunons de petits beurres sur lesquels nous tartinons du miel.
La route jusqu'à Satu-Maré est en plaine. Nous faisons les 32 kilomètres facilement.
Nous déjeunons avant de chercher un hôtel. Pendant le repas de nombreux gamins viennent tendre la main. Bernadette le coeur serré donne une part de pizza à un enfant (qui la dévore tout de suite sans doute par crainte de devoir partager). Une petite fille reçoit 10 000 leis. Un autre poulbot se voit gratifier de seulement 1 000 leis (notre dernière monnaie). Ces enfants ont-ils un avenir ?
Délaissant les bouges nous avons le choix entre deux hôtels 2 étoiles. Nous optons pour celui qui offre le meilleur rapport qualité/prix. Nous payons environ 34 €.
Nous faisons la connaissance d'un français qui vient régulièrement en vacances en Roumanie. Il dit qu'un de ses amis journaliste serait intéressé par notre voyage. Serions nous d'accord pour un article ? Rendez vous est pris pour 18 heures. A l'heure dite le journaliste est là. L'interview dure une demi-heure.
La ville de Satu-Maré offre peu d'intérêt touristique.
En fin de la deuxième journée le français vient vers 16 heures demander de nos nouvelles. Il nous propose d'aller visiter une famille de paysans à une dizaine de kilomètres de Satu-Maré. Il est accompagné d'une jeune femme (aux allures tziganes) qui de toute évidence est sa maîtresse. Au village, la demeure est modeste. La jeune femme qui nous reçoit veut absolument nous servir à manger. Craignant de froisser nous acceptons l'assiette de ragoût de mouton et de haricots verts. Je mange sans appétit. Bernadette se force. La jeune tzigane sert d'interprète. Nous sommes là depuis une demi-heure lorsqu'une femme (d'un certain âge), la mère de notre hôtesse, revient des champs ou elle était à faner. Elle est suivie de son mari. Nous discutons de choses simples. Un tour à l'extérieur nous emmène au potager que l'on est fier de nous montrer. Y sont cultivés les légumes de la maisonnée. Un tas de fumier de six mètres au carré et d'un mètre cinquante de haut attend l'automne pour enrichir le terrain. De sa base s'écoule dans des rigoles du purin qui s'infiltre lentement en terre. A deux pas de la maison un enclos à demi couvert contient trois truies et huit porcins. Une partie sera consommée par la famille, l'autre vendue. Des poules et leur coq, aux cous dégarnis, picorent dans la cour parmi la fiente laissée ici et là. Un chien à l'attache sert à avertir de toute intrusion de prédateurs à deux ou quatre pattes. Enfin le puits avec son système à balancier pour descendre et remonter le seau d'eau claire (mais sans doute chargé de bactéries). Notre accompagnateur qui avait pris soin d'acheter des bières nous a dispensé de nous désaltérer d'eau plate. Nous quittons ces gens sympathiques qui ont été heureux de nous recevoir. Nous repartons avec l'impression d'un retour dans les campagnes françaises de la première partie du XXème siècle.
Environs de Satu Maré - accueil chaleureux chez l'habitant Vicinity of Satu Mare - warm homestay
7 juin 2003. Le photographe du journal local vient prendre une photo pour joindre à l'interview d'hier.
A la frontière Romano-hongroise nous dépensons nos derniers leis en produits divers. Le passage se fait rapidement.
EN ROUMANIE NOUS AVONS
Aimé
- l'accueil et la générosité des populations simples au coeur d'or
- la traversée des Carpathes
- les camping sauvages
Pas aimé
- les chiens écrasés
- le sort des tziganes
- la misère des vieux et des enfants
- la saleté de certains hôtels
- le manque d'intérêt pour l'écologie