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SUR LA ROUTE A DEUX - ON ROAD HAS TWO
1 mai 2015

Inde suite 3

4 décembre - Après une nuit réparatrice nous nous interrogeons sur l'opportunité de continuer le voyage avec la remorque. En Inde et dans les pays suivants nous n'aurons sans doute pas souvent l'occasion de camper. Déplacer 80 kgs de bagages pour peu d'emploi ne semble pas réaliste.

Dans l'après-midi nous appelons Jai Rao. Nous lui disons notre intention de nous séparer de la remorque. Il nous dit d'amener celle-ci à Bombay. Il en fera éventuellement l'expédition vers la France. Nous passons le reste de l'après-midi à trier les affaires que nous laisserons dans la remorque. Le couvercle refermé nous avons tout de même un serrement de coeur. Nous l'avons quand même traînée pendant 12 000 kilomètres.

5 décembre - nous partons à Bombay en 4X4. A la demande de Jai le manager de l'hôtel nous accompagne en cas de problème. Les 50 premiers kilomètres sont fait en 1 heure 45 sur une route de montagne des plus mauvaises. Sur la nationale nous roulons à 80 kms/h en moyenne.

Au cours du trajet nous constatons que les plus pauvres sont exploités. Ils vivent sous des abris faits de bâches posés sur des branchages. A proximité ils fabriquent des briques. Celles-ci sont faites à la main dans de petits moules et mises à sécher comme le faisaient il y a des centaines de générations avant eux. S'ils n'en n'ont pas de noms ce sont quand même des esclaves.

En approchant de Bombay nous retrouvons les habitations misérables et la circulation intense aux coups de klaxons ininterrompus. Notre conducteur se sert lui aussi de cet accessoire pour se frayer un passage entre les voitures, camions, bus, piétons et cyclistes.

Le quartier ou habite Jai Rao est riche mais des maisons faites de bric et de broc, des petites échoppes en tôle s'imbriquent entre les immeubles cossus. Jai nous attend devant un immeuble aux grilles gardées par quatre hommes en uniforme. La voiture est garée mais le chauffeur reste à son poste. Jai nous invite à entrer chez lui. Le manager de l'hôtel suit respectueusement à distance. L'appartement (résidence temporaire de Jai qui se fait construire un immeuble de sept étages) est en duplex et spacieux. Quatre personnels travaillent à demeure dont un spécialement chargé de s'occuper des chiens (des danois) et du... chat.

Nous retrouvons Naïna et nous faisons la connaissance de Devika, la fille du couple.  Il nous présente aussi Gabriella, une portugaise mariée à un indien, dite "La French Lady" étant la seule dans le quartier et les relations à parler français. Elle et son mari ont vécu au Congo Brazzaville où ils avaient une affaire. Les évènements des années 90 les en ont chassés.

Jai nous emmène au restaurant. Celui-ci est situé à deux cents mètres de la résidence mais nous prenons la voiture pour y aller. Le rang de la famille ne permet pas de faire cette distance à pieds. Quelques instants plus tôt, pour aller chercher de l'argent à un DAB, situé à 50 mètres, la voiture avait été jugée là aussi indispensable.  Le gardien, placé près du guichet, a eu de ce fait une attitude plus déférente.

 La carte et la décoration du restaurant sortent de l'ordinaire. Le repas est correct et nous avons plaisir à manger. Nous buvons malheureusement de l'eau, notre hôte étant persuadé que nous devons garder toutes nos idées pour les emplettes que nous avons décidé de faire. A la sortie du restaurant, comme Jai conserve la voiture, Naïna  prend un rickshaw pour faire les deux cents mètres la séparant de chez elle. 

Nous ne trouvons pas les sacoches que nous espérions acheter. Nous expliquons à Jai que nous allons faire fabriquer des supports et acheter des sacs. Il semble ravi d'arrêter des recherches qu'il sait vouées à l'échec.

A notre arrivée à la résidence Jai invite le manager de l'hôtel de Harihareshwar à entrer. Ce dernier, assis sur le bord de son fauteuil, est à l'évidence mal à l'aise. Il n'est pas dans son monde. Sa maison, au confort sommaire, contraste avec le luxe affiché ici. Il ne participe pas à la conversation et s'ennuie. Au bout de quelques instants il demande à se retirer. Nous sommes heureux, quant à  nous, d'être en présence de gens charmants. Ils nous invitent à plusieurs reprises à rester ce soir et demain. Nous déclinons l'invitation, prétextant sans trop savoir pourquoi, ne pas avoir pris de nécessaire de toilette.

 A 20 heures, conscient de la route que nous avons à faire nous remercions Jai, Naïna et Devika de leur accueil. Avant le départ ils nous donnent (c'est une tradition de donner à ses invités avant le départ) deux pains de mie, de la confiture et des tranches de fromage.

Le retour se fait sans problème malgré une circulation qui nous semble plus chargée qu'à l'aller. Nous sommes au centre de l'anarchie mais nous avançons quand même. Lorsque la route n'est plus éclairée nous sommes souvent éblouis par les voitures, camions et bus qui roulent sans vergogne en pleins phares. Notre conducteur agit de même, tant pour éviter la collision avec les camions qui roulent tous feux éteintes que pour voir les chars à boeufs, les vélos et les piétons. Il nous faut 5 heures pour arriver à Harihareshwar. Nous sommes tellement fatigués que nous nous couchons sans prendre de douche.

 

4 December - after a restorative night we wonder about the opportunity to continue the journey with the trailer. In India and the following countries we will probably not often have the opportunity to camp. Move 80 kgs of luggage for little jobs does not seem realistic.
In the afternoon we call Jai Rao. We tell him our intention to separate us from the trailer. He tells us to bring it to Bombay. He would eventually be shipping to the France. We spend the rest of the afternoon to sort Affairs that leave in the trailer. Lid closed we have a tightening of heart. We have still dragged it for 12,000 kilometres.
5 December - we go to Bombay in 4 x 4. At the request of JHA of hotel manager accompanies us in case of problems. The first 50 kilometres are made in 1 hour 45 on a mountain the worst road. On the national we are driving at 80 km/h on average.
During the journey we find that the poor are exploited. They live in shelters made of tarps laid on twigs. Nearby they manufacture bricks. These are made by hand in small molds and dried as there are hundreds of generations before them. If they do not have names that are still slaves.
Approaching Bombay we find the wretched dwellings and heavy traffic to the blows of uninterrupted horns. Our driver uses him as this accessory to break a passage between cars, trucks, buses, pedestrians and cyclists.
The neighborhood or live Jai Rao is rich but houses made of odds and ends, small stalls in sheet metal fit between the opulent buildings. JHA is waiting for us before a building at Gates guarded by four men in uniform. The car is parked, but the driver remains at his post. JHA invites us to enter his home. The manager of the hotel follows respectfully remotely. The apartment (temporary residence of JHA is making to build a seven-storey building) is duplex and spacious. Four personal work at home including a specially responsible for caring for the dogs (the Danes) and... cat.
We find Naina and we make the acquaintance of Devika, the daughter of the couple. It presents also Gabriella, a Portuguese married to an Indian, known as "The French Lady" being the only one in the district and the relations to speak french. She and her husband have lived in Congo-Brazzaville where they had a case. The events of the 1990s have hunted them.
JHA takes us to the restaurant. It is situated two hundred metres from the residence, but we take the car to go there. The rank of the family does not make this distance on foot. A few moments earlier, to fetch the money to a DAB, 50 metres, the car was judged there also essential. Goalkeeper, placed near the window, thus had a more deferential attitude.
The map and the decoration of the restaurant out of the ordinary. The meal is correct and we enjoy eating. Unfortunately we drink water, our host being persuaded that we must keep all our ideas for shopping that we decided to do. At the exit of the restaurant, as JHA keeps the car, Naina takes a rickshaw to the two hundred meters separating it from her home.
We do not find the bags we had hoped to buy. We explain to JHA we do manufacture materials and buy bags. It seems delighted to stop research that he knows devoted to failure.
Our arrival at the residence JHA prompt the manager of the hotel of Harihareshwar to enter. The latter, sitting on the edge of his chair, is clearly uncomfortable. It is not in his world. His house in summary comfort contrast shown here luxury. It does not participate in the conversation and bored. After a few moments he asked to withdraw. We are happy for us to be in the presence of lovely people. They invite us to repeatedly to stay tonight and tomorrow. We decline the invitation, arguing without knowing why, not taking toiletries.
20 hours, aware of the road that we have to thank JHA, Naina and Devika of their home. Before departure they give us (it is a tradition to give to guests prior to departure) two crumb breads, jam and cheese slices.
The return is done without problem despite a circulation that seems more responsible to go. We are in the middle of anarchy but we are still making progress. When the road is more enlightened we are often dazzled by cars, trucks and buses that roll shamelessly in full headlights. Our driver is even, both to avoid the collision with trucks that roll all fires extinguished only to see the Bullock carts, bicycles and pedestrians. Need us 5 hours to reach Harihareshwar. We are so tired that we lie without taking a shower.

 

Trop de générosité tue la reconnaissance

Depuis que nous sommes revenus à Harihareshwar nous avons remarqué au croisement qui mène à l'hôtel deux familles qui vivent sous une bâche soutenue par six piquets. Outre les deux hommes, qui fabriquent ou réparent des manches d'outils, il y a deux femmes, une adolescente et trois enfants dont un nouveau né. Lors d'un passage j'ai donné quelques roupies contre lesquelles j'ai eu un sourire. Repassant par là avec Bernadette, dans un élan, cette dernière prend le bébé dans ses bras. La maman est heureuse et fière. Lorsque je demande à faire une photo elle y consent mais à condition de mettre à l'enfant ses plus beaux vêtements. Après les photos nous pensons faire plaisir en donnant un billet de 100 roupies (2 €). Les adultes ne prenant pas le billet Bernadette le glisse dans la main de l'adolescente en expliquant par gestes que c'est pour les deux familles. Nous les quittons en leur faisant des signes de la main et en leur souriant. Curieusement nous voyons des sourires gênés. Plus tard nous comprendrons qu'il aurait mieux valu donner plusieurs fois mais pas autant d'un seul coup.

Too much generosity kills recognition
Since we returned to Harihareshwar we noticed at the junction that leads to the hotel two families living under a tarpaulin supported by six pickets. In addition to the two men, who manufacture or repair sleeves of tools, there are two women, a teenager and three children including a newborn. When I gave a few rupees against whom I had a smile. Ironing by there with Bernadette, in a burst, the latter takes the baby in his arms. MOM is happy and proud. When I asked to do a photo she consents but provided you put the child its most beautiful clothes. After the photos we make happy by giving a ticket of 100 rupees (€2). Adults not taking ticket Bernadette the slides into the hand of the adolescent explaining gestures that it was for the two families. We leave them making them signs of the hand and their smiling. Oddly we see embarrassed smiles. Later we will understand that it would have been better give repeatedly but not as much in one shot.

Harihareshwar - Bernadette auprès d'une famille

Harihareshwar - Bernadette et le bébé Harihareshwar - Bernadette and the baby

Harihareshwar - famille habitant dans un abri sommaire de pieux et de toiles

Harihareshwar - famille habitant sous un abri de pieux et de toiles Harihareshwar - family living under a shelter of piles and canvases

Harihareshwar - Bernadette et les enfants

Hariharshwar - Bernadette et les enfants Hariharshwar - Bernadette and children

 

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