Un ami argentin nous a demandé de le dire - Argentine friend asked us to say
Il y a déjà bien longtemps, alors que la bonne ville de Calais était encore anglaise, un citoyen d'Albion qui désirait voir le monde débarquait sur le continent.
Ne sachant pas quelle direction prendre il demanda à la première personne qu'il rencontra son chemin. L'individu apostrophé était roux. Ses vêtements loqueteux, son aspect sale donnaient de lui piètre impression. De plus, la réponse faite l'était dans un charabia presque incompréhensible.
Notre anglais, en déduisit que les français, puisqu'il était sur le sol de France étaient tous roux, sales et stupides.
Nous laisserons là notre voyageur continuer ses pérégrinations sur le continent. Nous nous garderons bien de porter comme lui un jugement hâtif sur les gens rencontrés.
Mais revenons à l'Argentine que nous aimons et à ses habitants... et comme nous l'avons souvent souligné nous sommes passés, en Argentine comme en d'autres lieux, comme voyageurs, non en donneurs de leçons. Nous ajouterons que nous avons eu le bonheur de côtoyer des personnes de parfaite éducation en maints endroits du pays.
Nous laisserons donc notre ami Juan faire ses commentaires sur les us et coutumes de son pays.
L'argentin et la propreté.
S'il ne s'agit pas de généraliser le peuple argentin est encore hésitant sur les règles d'hygiène. Sans doute, selon les classes sociales et les lieux (ville et campagne), trouve-t-on des différences dans les comportements mais...
- en début de journée, les vêtements sales, fripés ou tachés, ne sont pas rares. Il paraît souvent douteux qu'une douche, voire une toilette soit faite. Les enfants rencontrés aux aller et retour des écoles ont des vêtements sales.
- dans les lieux publics, restaurants, campings, les "baños", (toilettes) sont très souvent laissés sales (projection d'eau, cheveux, dentifrice, dans les lavabos, wc à la chasse non tirée, pieds non essuyés sur les tapis prévus à cet effet, etc...).
- sur le plan écologique (bien qu'en d'autres endroits il y ait encore des progrès à faire) l'argentin se débarrasse de beaucoup de choses (papiers, plastiques, bouteilles de verre ou en plastique etc...) en les jetant sur le sol. Parfois, ce sont délibérément, des sacs d'ordures qui sont jetés sur le bas coté de la route (lesquels sont le plus souvent éventrés par les chiens errants).
- une habitude, sans doute, ou mimétisme sportif, l'on crache au sol, dans la rue et autres lieux publics.
L'argentin et la politesse.
L'on peut arguer du fait qu'au XXIème siècle les choses vont trop vite pour que l'on s'arrête aux règles surannées de la politesse des siècles précédents. Il n'en est pas moins plaisant d'échanger avec courtoisie des salutations rituelles (bonjour, au revoir, bonsoir, merci, pardon ou s'il vous plait), ceci bien sûr dans la langue véhiculaire du pays visité, (pour ce faire nous nous sommes nous mêmes armés des mots voulus). **Juan** nous a fait remarquer qu'en de nombreuses circonstances les usages les plus élémentaires sont oubliés.
Dans la vie de tous les jours, au milieu de la foule ou dans la rencontre isolée on a pas toujours le plaisir de rencontrer des personnes polies. Voici quelques exemples d'impolitesse flagrante.
- pas de réponse à buenos dias ou autre formule lors de rencontres.
- pas d'intérêt de la part de commerçants (qui parlent le plus souvent de la pluie ou du beau temps avec des amis ou relations en face à face ou au téléphone). alors que la clientèle attend.
- pas d'excuse lorsque l'on vous bouscule ou que l'on vous coupe votre chemin dans une rue.
- des personnes (jeunes mais aussi moins jeunes) qui marchant de front sur un trottoir ne se rangent pas pour laisser passer leurs ainés.
- et bien d'autres petites choses, qui sont sans doute insignifiantes mais qui prouvent un manque flagrant de courtoisie.
L'argentin et la discrétion
Sont-ce les racines latines (italiennes et espagnoles en particulier) qui sont à l'origine de l'attirance du bruit pour les argentins ?
La liste des incivilités serait trop longue à développer. Juan nous en cite quelques unes...
- les argentins ne semblent pas aimer être seuls. C'est vraisemblablement l'une des raisons qui les incite à se rapprocher des autres, tant dans les lieux publics que dans les campings (même s'il s'y trouve beaucoup de place de libre). Curieusement, ceci ne les rend pas pour autant plus liants.
- la musique (ou ce qu'ils prétendent qu'elle soit) tient une grande place dans la vie des argentins mais comme (pour une fois) ils ne veulent pas être égoïstes ils souhaitent la faire partager à tout le monde. Pour ce faire ils programment leur sono en conséquence (à fond). En pleine saison ou lors "de fin de semana" aux beaux jours, c'est une véritable cacophonie. De plus, comme ils ont l'habitude de vivre tard...
- si les argentins devaient choisir entre "cris et chuchotements" il est indéniable que leur parti serait le cri. Lorsqu'ils parlent, en effet, ils sont audibles de toute la société qui les entoure. Ce phénomène se répète à l'infini, au téléphone, dans la rue, au bistrot ou restaurant et même la nuit lorsqu'ils rentrent (dans les rues, les campings ou les hôtels). Apparemment ils ne distinguent, ni le jour, ni la nuit, (il est vrai que de longues siestes les mettent en forme pour "la noche").
Sans doute Juan aimerait-il que ses compatriotes changent un peu mais ne fait-il pas partie d'une minorité? Hélas, les bonnes manières foutent aussi le camp dans les pays du vieux continent. L'espoir dit-on fait vivre. Espérons...