Slovaquie - 6 jours 125 kilomètres - Slovakia - 6 days 125 km
La frontière passée nous filons vers Trébisov. La route est plate nous roulons bon train.
Bernadette intriguée par des bruits qui viennent de la remorque me demande d'arrêter. Nous constatons avec inquiétude que la flèche de la remorque est en train de se briser au niveau du serrage des renforts. La ville est encore à 23 kilomètres. Je pose des attelles (la canne en bois qui sert à chasser les chiens et le manche de la clé à chaîne qui sert à démonter la roue libre). Pas du tout rassurés nous repartons en faisant très attention à ne pas donner d'à coups.
A l'entrée de la ville nous sentons une brusque retenue. La flèche vient de se rompre. La remorque n'est plus tenue que par les renforts. Pendant deux ou trois minutes j'essaie à nouveau de resserrer mon dispositif mais rien ne va plus. Bernadette qui a les yeux partout me signale un marchand de cycles de l'autre coté de la large avenue. J'y vais et explique notre malheur. Le commerçant après être venu voir repart à sa boutique pour revenir quelques minutes après avec un homme. Ce dernier peut effectuer une soudure. La flèche démontée lui est confiée. Nous attendons trois quarts d'heure avant qu'il ne revienne la soudure faite. Nous voulons payer le travail mais on nous fait comprendre que c'est un service. Merci...
En ville nous trouvons un hôtel très moyen (avec prix gonflé pour les étrangers). Le tour de **Trébisov** n'a rien de folichon. Il n'y a pas de richesse apparente. Les immeubles sont d'architecture HLM. Nous dînons mal dans l'un des rares restaurants ouverts. Demain nous reprendrons notre route.
La route de Trébisov à Tarnov est en plaine. Si ce n'étaient les averses ce serait facile et agréable. Nous arrivons à **Tarnov** à 14 heures. Un hôtel 2 étoiles (usurpées) nous offre quand même une chambre propre. La ville est sans intérêt touristique.
Une halte dans un camping situé sur les bords d'un lac est gâchée par la pluie qui tombe en averses. Les installations très rudimentaires nous donnent moins de satisfaction que nos campings sauvages. Avant de partir Bernadette donne un peu de monnaie à une vieille dame qui s'échine à faire le nettoyage. La brave femme toute émue,alors que nous sommes sur la route,vient jusqu'au coin du camping et de derrière le grillage nous fait de grands aux revoirs de la main.
Les villes ont des hôtels minables. On nous indique un motel. Nous y arrivons en fin d'après-midi. Ce n'est pas brillant (sans jeu de mots). Il y a un mini lavabo, pas de douche et trois lits aux allures suspectes. La nuit est tombée, la fatigue aussi. Nous nous contentons de ce que nous avons.
Nous sommes si pressé de quitter cet endroit que nous ne prenons pas de petit déjeuner. C'est installés en pleine nature, notre table dépliée, la toile cirée mise que nous prenons des forces. Dommage que le vent soit un peu frais.
A midi, après une route difficile, nous déjeunons dans un relais routier. Ce n'est pas extra mais nos estomacs crient famine. Au moment de régler je constate que le montant ne correspond pas aux prix de la carte. Je fais part de mon mécontentement. Un client, d'un ton peu aimable (en slovaque) me demande de me taire. Je lui rétorque (en français) qu'il n'a pas à se mêler de cela. Le ton monte et des mots peu amènes sont prononcés dans nos langues respectives. A première vue l'individu n'aime pas les français. Bernadette avec sagesse règle le prix demandé (qui n'est pas important). Nous sortons. Derrière nous le brouhaha qui s'était endormi pendant l'altercation a déjà repris.
Nouveau désagrément, la roue arrière du tandem est à plat. Est-ce une crevaison ? Un coup de pompe, cela tient. C'était l'oeuvre d'un mauvais plaisantin.
A la frontière un simple regard sur nos passeports. Nous voici maintenant en Pologne.
Nous espérons que le reste de la Slovaquie est plus agréable.