Thaïlande 1 mois 3 semaines 246 kilomètres - Thailand 1 month 3 weeks 246 kilometers
Après seulement deux heures de voyage depuis Calcutta nous arrivons à Bangkok. L'aéroport est moderne. La fonctionnaire de la police des frontières est renfrognée, peu aimable. Nous espérons trouver plus souriant à l'avenir. Après avoir retiré 10000 baths (47,42 baths pour 1 €) nous gagnons le centre ville en taxi. La circulation est rapide et nous sommes presque surpris de ne plus entendre de coups de klaxons. Le conducteur est jovial. Il nous emmène dans un hôtel ou, sans doute, il aura une commission. Nous prenons seulement pour une nuit. C'est cher et sans confort. Installés nous constatons qu'au lieu des 3 mois de visas il ne m'en reste que 2 et à Bernadette 1 mois. Nous espérons pouvoir faire rectifier.
Lors d'une promenade dans les environs nous trouvons un hôtel qui pratique des prix plus intéressants avec des prestations d'une qualité supérieure. Demain nous déménagerons.
Après une journée de repos nous allons au Consulat de France pour faire connaître notre présence et recueillir des informations sur les possibilités de déplacements en Thaïlande. Nous souhaitons aller vers le sud pour rejoindre la Malaisie. Hélas, de heurts entre communautés ethniques et religieuses sont quotidiens dans la région et l'on nous conseille de ne pas nous y rendre. Nous décidons de rester quelques jours à Bangkok et d'attendre une évolution de la situation.
Notre hôtel étant assez éloigné du centre nous prenons le métro aérien. Ce dernier est récent, rapide et propre. Nos montons aussi pour visiter d'autres quartiers des Tuk-tuk, engin à trois roues, cousin du rickshaw mais beaucoup plus rapide. Les conducteurs se faufilent entre les autres véhicules avec autant d'aisance que s'ils étaient à vélo. Nous marchons aussi beaucoup pour découvrir les curiosités de la ville.
Les immeubles du centre de Bangkok sans être de la hauteur des gratte-ciels de New York ou même des buildings de Singapour sont élevés. De nombreux centres commerciaux occupent les rez de chaussée, les sous-sol et les premiers étages. Les articles,vêtements, matériels hi-fi, tv, sont du dernier cri. Les prix sont comparables à ceux de l'Europe. C'est intéressant si l'on veut faire du shopping. Sur le plan touristique une fois que l'on a vu il vaut mieux aller faire un tour dans les autres quartiers.
Les touristes convergent plutôt vers les monastères et les temples bouddhistes.. Les accès en sont le plus souvent payant mais les sommes sont modiques. La première fois que nous allons pour visiter Le Grand Palace ou se trouvent les plus beaux bâtiments (couverts d'or) nous sommes refoulés à cause de notre tenue (bien que décente elle est trop courte et il faut des chaussures fermées). Seuls les moines bouddhistes sont autorisés à aller en sandales. La seconde fois nous avons les bras et les jambes couvertes, les pieds dans des baskets et pouvons faire la visite.
Celle-ci est époustouflante de beauté. Les pagodes et temples sont magnifiques. On peut photographier les extérieurs mais rarement les intérieurs. Pendant les deux heures de visite nous sommes sous le charme. Cela nous plait tellement plus que nous en oublions de déjeuner.
Le quartier chinois est aussi intéressant. Il est très vivant et coloré avec ses enseignes. L'animation y est permanente. Les restaurants sont bondés. La clientèle est essentiellement chinoise. Les magasins sont de petites ou de moyenne surface. L'invitation à y entrer est discrète mais elle est accompagnée d'un sourire et l'on hésite à refuser. Si l'on achète rien on continue à nous sourire.
Dans les quartiers thaïlandais éloignés du centre nous voyons la vrai vie. Nous n'y rencontrons pas d'occidentaux mais nous sommes accueillis avec des sourires. Les bonjour et au revoir nous sont faits les mains jointes sur la poitrine avec le buste légèrement incliné vers l'avant. Sans singer nous répondons de la même manière.
Une promenade sur les canaux de Bangkok nous donne aussi beaucoup de plaisir. Nous louons pour l'occasion, pour deux heures, une barque à moteurs (de 12 places). Le pilote glisse l'embarcation parfois à pleine vitesse sans qu'aucune goutte d'eau ne soit projetée sur nous. Sur les rives des maisons souvent modestes abritent le petit peuple. Des enfants jouent en se jetant dans l'eau (pas très propre). Cette partie de la ville est à l'origine de Bangkok laquelle a été construite sur des marais pour mieux se protéger des envahisseurs. Nous voyons des marchands des quatre saisons avec leurs barques mais hélas nous ne sommes pas le jour du grand marché. Au milieu de la visite notre guide nous emmène dans une ferme où sont cultivées les orchidées. La visite des canaux terminée nous restons un instant sous le charme.
En route pour Pattaya
La situation dans le sud du pays ne s'améliorant pas nous partons en direction de Pattaya. Cette ville située à plus de 100 kilomètres de Bangkok est réputée pour être la ville du sexe. Ce n'est pas pour cela que nous y allons mais pour sa plage. Notre projet d'aller vers le Cambodge, le Laos et le Vietnam tombe aussi à l'eau si l'on peut dire à cause de la mousson qui approche.
Malgré une route quasi plate (et une partie de nos bagages laissés à l'hôtel) nous transpirons énormément compte tenu de l'humidité de l'air et de la chaleur. Nous consommons près de dix litres de liquides par jour pour des étapes de 50 à 60 kilomètres.
Notre premier arrêt se fait à Bang Wau une petite localité ou un hôtel est peu éloigné de la route principale. Arrivés de bonne heure nous allons déjeuner dans un petit restaurant ou l'on nous sert des crevettes et du riz avec deux bières. Le tout nous coûte 105 bath (2,26). Nous sommes persuadés que c'est majoré mais... Le soir poussant un peu plus loin dans la ville nous sommes attirés par des odeurs de cuisson. Sur un marché, des plats sont cuisinés et vendus (poissons, poulet, canard laqué, porc, etc...). Cela nous ouvre l'appétit. Nous allons dans un restaurant d'une grande simplicité ou l'on fait la cuisine sur le trottoir. La commande est difficile. La carte uniquement en thaï est pour nous indéchiffrable et les serveuses ne parlent pas l'anglais. Un client vient gentiment faire l'interprète (avec ses connaissances). Gestes à l'appui nous réussissons à faire un menu (porc, riz, salade et bière). C'est bon, copieux et peu cher. L'addition monte à 165 bath mais nous sommes par rapport à ce midi gavés. Les autres client lorsqu'ils croisent nos regards se fendent d'un sourire et d'une inclinaison de la tête. Nous répondons de la même manière. Sur le retour vers l'hôtel des personnes assises devant un petit restaurant nous invitent à boire une bière. Nous les remercions chaleureusement après quelques mots.
Partis à 6 heures de Bang Wau nous arrivons à 8 heures à Chun Buri. Il est trop tôt pour nous arrêter. Nous continuons jusqu'à Brangsaen Beachdix kilomètres plus loin. Nous y trouvons un hôtel avec parking. Le coin est agréable. Une longue plage est bordée par une promenade. Des vendeurs de victuailles sont aussi là avec leurs marmites. Nous prenons place à une table et essayons de commander. On nous sourit et l'on attend. Comme nous ne comprenons rien nous repartons nous aussi après avoir souri. Plus loin nous prenons place à nouveau, même manège. Heureusement pour nos estomacs une autre commerçante tout auprès parle un peu anglais. Nous pouvons commander a plate of rice ans others végétables. La femme fait figure d'instruite parmi ses collègues. La cuisinière devant nos faces d'européens n'a pas épicé le plat, du coup c'est fade.
6 avril 2004. cela fait déjà deux ans que nous sommes partis
Nous restons trois jours à Brangsaen Beach. Nous en profitons pour déguster à plusieurs reprises des king prawns des grosses crevettes cuites au barbecue et arrosées de sauce épicée.
Gentillesse
Il fait plus de 30°. Le taux d'humidité avoisine sans doute les 100%. En nage nous profitons de l'ombre d'une aubette de bus. Assis nous reprenons notre respiration. Une voiture s'arrête dix mètres après l'arrêt de bus. Un homme en descend avec un sac plastique à la main. Arrivant près de nous, dans un anglais hésitant, il nous donne le sac et attend que nous regardions dedans. Deux sandwiches et deux demi-litres d'eau minérale nous sont offert.
Le thaï nous ayant vu peiner quelques instants plus tôt a fait demi tour et est allé acheter dans une station service ce qu'il nous donne. Ceci, nous dit-il, pour nous donner des forces. Merci... Il est reparti aussi simplement qu'il est arrivé.
Pattaya
Ce ne sont pas les hôtels qui manquent, l'important est de bien choisir. Comme le premier jour ce n'est pas vraiment cela nous changeons le lendemain.
La ville Pattaya avant la guerre de Corée n'était qu'une petite station de vacances thaï.
Pour refaire le moral des GI's le commandement américain fit de cette petite ville un lupanar géant. A tour de rôle les militaires venaient s'y reposer et s'y vider les c.......
Aujourd'hui Pattaya a conservé la tradition mais la clientèle n'est plus la même. Les GI's ont été remplacés par des sexagénaires (et plus) bedonnants, essentiellement américains (nostalgie oblige), de teutons et de gens du nord de l'Europe. Les latins y semblent très minoritaires. Les prostituées sont jeunes (l'âge canonique est 25 ans), sont très actives. Un homme seul ne le reste pas longtemps. Même avec Bernadette à mon bras des propositions me sont faites. Le soir, dans les bastringues, l'alcool coule à lot. Les entraîneuses (souvent payées à la commission) renversent un verre depuis trop longtemps servi. La musique égrène ses décibels tard dans la nuit. Pendant ce temps, sur la promenade du bord de mer de splendides travestis attendent aussi le client.
Pendant notre séjour (après accoutumance aux bruits) nous passons nos journées à la plage qui est large et belle. Des hôtels, un peu éloignés de la zone chaude, reçoivent des touristes sages, surtout des japonais. Ceux-ci dans la journée font du shopping ou visitent les iles au large de la cote.
La fête de l'eau
En Thaïlande avant la mousson et comme signe de bienvenue on en anticipe en lui faisant la fête. Pendant une huitaine de jours, fin avril, les gens s'aspergent d'eau. A Pattaya, ville particulière, la fête dégénère en orgie humide. Des bidons remplis d'eau servent de réserves ou l'on puise avec des seaux (petits ou grands) que l'on projette sur les passants. Des pick-up avec des jeunes sur les plateaux circulent dans les rues et arrosent aussi les gens sur les trottoirs. D'autres encore, équipés de pistolets sous pression s'amusent à arroser tout ce qui bouge. Ce qui peut être amusant quelques instants devient vite lassant. Certains et certaines s'étant essayés à nous arroser ont essuyés notre mauvaise humeur.
Retour sur Bangkok
Nous faisons le retour sur Bangkok en deux jours au lieu de quatre comme pour l'aller. Nous refaisons halte à Bang Wau. Le soir nous retournons dîner dans le petit restaurant ou nous avions été si bien reçus. Nous sommes accueillis comme de vieux amis. Curieusement cette fois le choix des plats se fait sans problème. Nous commandons de ce riz cuit dans des tiges de bambou qui se révèle délicieux.. Pendant le repas un rat mange les miettes tombées au sol près des pieds de Bernadette. Je me garde bien de le lui dire avant la fin du repas.
Coup de chaleur
Alors que nous approchons de Bangkok je suis pris de vertiges sur le tandem. Malgré l'eau bue je ne me sens pas bien. Après quelques centaines de mètres à pieds nous nous installons à la terrasse d'un petit restaurant. Le propriétaire voit tout de suite mon état. Il apporte des serviettes fraîches humides sorties du réfrigérateur. Il en donne aussi à Bernadette. Je n'ai pas faim mais on me conseille de manger. N'ayant pas envie de poulet le restaurateur envoie quelqu'un chercher des crevettes chez un collègue. Les serviettes plus beaucoup d'eau me remettent d'aplomb. Les crevettes m'ouvrent un peu l'appétit et je reprends des forces. Le restaurateur nous propose aimablement (en s'excusant de la simplicité de la chambre) de nous loger pour la nuit. Ayant réservé notre chambre à Bangkok pour ce soir nous le remercions mais nous préférons partir. Au moment de régler le restaurateur compte uniquement les crevettes qui proviennent de chez le restaurateur voisin. Il ne reste plus que vingt kilomètres à faire. Lorsque nous entrons en ville une ondée déverse ses grosses gouttes. La mousson n'est plus loin.
La cuisine thaï
Nous avons été séduit en général par la cuisine thaï qui est très variée et pour tous les goûts. Cela va de la cuisine vapeur aux petits vers blancs rissolés à la poêle. Le poulet et le riz sont les aliments de base mais les préparations sont tellement nombreuses qu'il n'y a pas de lassitude. Si cela survient on peut se rabattre sur les succulents crevettes (petites et grosses). Contrairement à l'Inde l'ajout d'épices est savamment dosé ce qui permet aux aliments de mieux exhaler leurs saveurs.
Le départ
C'est à regret que nous quittons la Thaïlande. Nos visas trop courts (2 mois au total après un réajustement d'un mois pour Bernadette), ne nous ont pas permis de voyager loin avec le tandem. Par ailleurs nous n'avons pas su saisir l'opportunité de monter vers le nord en laissant le tandem à Bangkok. De nombreux moyens de transport auraient pu convenir. Le temps passé à Pattaya s'il nous a permis de nous reposer n'a rien apporté à notre voyage. Peut être reviendrons nous mais la vie (maintenant) nous paraît si courte et il y a tellement de choses encore à voir.